En 2016, Julie Calmus, alors élève à l'Inet dans la première promotion de conservateurs territoriaux de bibliothèque, part faire son stage dans plusieurs villes des Pays-Bas et notamment à Gouda. La ville, qui a perdu 50 % de son budget culture, a fermé toutes ses bibliothèques pour en créer une nouvelle sur un modèle très particulier : 2 000 m2 sur deux grands plateaux avec une équipe de bibliothécaires réduite, mais offrant néanmoins une ouverture quotidienne jusqu'à 21 heures, assurée grâce à l'automatisation et à la présence d'un restaurant au cœur de la bibliothèque.
Malgré l'adhésion annuelle de 50 euros, des pénalités en cas de retard, le lieu attire près de 25 % de la population. De nombreuses permanences, notamment autour des questions de santé, y sont assurées par des associations.
Julie Calmus, aujourd'hui responsable du service développement des publics à la bibliothèque de Bordeaux, porte un regard nuancé sur ce système. « Cet exemple montre que la bibliothèque peut être agile et trouver des solutions hors de son ADN, souligne la jeune professionnelle.Malgré les restrictions budgétaires, la directrice de la bibliothèque a eu l'idée de proposer un projet basé sur l'autonomie de l'usager. Cette expérience m'a donné le goût du travail avec les partenaires locaux. En revanche, je ne suis pas complètement convaincue par cette approche libérale de la bibliothèque, où la politique documentaire, par exemple, est basée sur la demande. »