23 avril > Histoire France

Le 27 mai prochain, le président Hollande panthéonisera quatre grands résistants : Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle Anthonioz, Pierre Brossolette et Jean Zay. Après des mois de débats, voire de polémiques franco-françaises (les partisans de Jean Moulin contre ceux de Brossolette), de suggestions farfelues : Coluche, Joséphine Baker ou Simone Veil - toujours en vie -, parfaitement dans la tradition du Panthéon, le monument le plus original et le plus régulièrement controversé de notre pays. Voire maudit. Depuis sa fondation en 1764, par Louis XV, en tant qu’église Sainte-Geneviève, sa transformation en mausolée dédié "à ses grands hommes" par "la patrie reconnaissante", en 1791, sous la Révolution, le Panthéon, copié sur son modèle romain, a toujours défrayé la chronique, suscité des passions aussi contradictoires que virulentes. Mais, nos modernes présidents l’ont bien compris, eux qui décident souverainement des élus et des retoqués, le monument est politique et son histoire tumultueuse reflète celle de notre pays même, dont il est peut-être redevenu aujourd’hui, depuis le 7 janvier, l’un des symboles indispensables. Certains, comme Pompidou, détestaient "ce nid à poussière sans air et sans lumière", d’autres, comme Mitterrand, Sarkozy ou Hollande, l’ont réactivé, voire instrumentalisé. On n’a jamais autant panthéonisé que sous les deux présidents socialistes. Le Panthéon, monument de gauche ?

Pour la redécouverte, la mémoire, les anecdotes, la visite et les explications, suivons Olivier Le Naire et ses collègues, cicérones aussi érudits que malicieux. J.-C. P.

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