La secrétaire d'Etat à la prospective et au développement de l'économie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, et le commissaire général à l'investissement, René Ricol, ont lancé le 7 juin une consultation publique sur l'emploi des 2,5 milliards d'euros du grand emprunt réservés au financement de projets dans les usages et services numériques.
Cet appel à idées “s'adresse à l'ensemble de l'écosystème de la société numérique” jusqu'au 7 juillet prochain.
Sur cette enveloppe, 750 millions d'euros sont dédiés à la numérisation du patrimoine culturel, dont 140 millions d'euros environ pour les fonds de la Bibliothèque nationale de France (BNF).
“L'ensemble des bénéfices attendus devra être tangible”
Le texte de l'avis de consultation rappelle que ce financement doit servir “en priorité les projets ayant le plus fort impact en termes de création d'activité économique, d'emploi, (...) et maximisant le retour sur investissement pour l'Etat. L'ensemble des bénéfices attendus devra être tangible, chiffré ex-ante et évalué ex-post”.
C'est un point qui peut faire problème dans le cadre des projets concernant la BNF (voir notre article à paraître dans LH 825 du 11.6.2010 : “Numériser, c'est compliqué”).
Le cadre de la numérisation des contenus est précisé en trois pages.
A côté de la numérisation des archives (écrites, audiovisuelles, radiophoniques), “d'autres formes de patrimoine (patrimoine urbain et rural, patrimoine naturel, sites et bâtiments historiques, spectacle vivant et oeuvres muséales...) présentent également un potentiel de valorisation intéressant, notamment via le e-tourisme”, suggère l'avis.
Outre la rentabilité, les autres critères importants concerneront “l'impact potentiel sur certains secteurs d'activité jugés prioritaires (industries culturelles, y compris industrie du jeu vidéo, tourisme, éducation, communication, urbanisme...)”.
“L'Etat doit intervenir à 75% sous forme de prises de participation et de prêts et à 25% sous forme de subventions et d'avances remboursables”, rappelle l'avis.
Une douzaine de questions donne des pistes de réflexion possible, la première concernant d'autres “contenus patrimoniaux susceptibles d'être numérisés et valorisés”, qui viendraient de fait en concurrence de ceux initialement prévus.
Le retard en matière d'e-éducation
Trois pages sont également consacrées à l'e-éducation, l'avis soulignant le retard de la France en la matière, et regrettant le manque de l'offre en la matière.
Il trace aussi quelques pistes, insistant sur la recherche d'interopérabilité entre les espaces numériques de travail (ENT) et les contenus pédagogiques et suggére entre autre que des projets s'intéressent “à la modernisation de la chaîne éditoriale de production des ressources et des manuels numériques, prenant en compte la capacité d'industrialisation et la dimension «service»”.
Aucun montant concernant les crédits réservés à l'e-éducation n'est toutefois précisé.