Politique du livre

Les 5 points à retenir de l’audition à l'Assemblée nationale de Rachida Dati

Après avoir été auditionnée par le Sénat, la ministre de la Culture, Rachida Dati s'est rendue le 19 mars à la Commission des Affaires culturelles, à l'Assemblée Nationale. - Photo AFP/Alain Jocard

Les 5 points à retenir de l’audition à l'Assemblée nationale de Rachida Dati

Pass Culture, budget, censure, statut artiste-auteur… Interrogée par la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, mardi 19 mars, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a déroulé les différents enjeux qui constituent sa feuille de route.

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Par Élodie Carreira
Créé le 20.03.2024 à 18h13

« Je souhaite que l’accès à la culture soit une réalité vécue par tous les Français et sur l’ensemble du territoire national (…) la culture est une promesse d’épanouissement, d’émancipation, un enjeu d’éducation, d’intégration et d’unité pour tous les Français », a rappelé la ministre de la Culture, Rachida Dati, en introduction de son audition à la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, mardi 19 mars. Outre la réaffirmation de sa volonté à rendre la culture accessible à tous, elle a détaillé les différents enjeux qui constituent sa feuille route.

 

  • Économies sur la culture : « pas un euro de moins sur le livre »

Concernant le budget consacré à la culture, qui devrait connaître un régime drastique de 200 millions d’euros suite aux annonces de Bruno Le Maire, la ministre a d’abord tenu à rappeler que « de 2019 à nos jours, le budget de la culture a augmenté d’un milliard », avant de rassurer : « il n’y aura pas un euro de moins sur la création artistique, le spectacle vivant, le livre, notamment en région ». Elle a d’ailleurs promis de nouvelles annonces à l’issue du Printemps de la ruralité, concertation nationale sur la vie culturelle en milieu rural lancée en février dernier.

 

  • Élargir l’accessibilité du Pass Culture

Sur le Pass Culture, la ministre a concédé l’absence d’accessibilité totale de la plateforme à tous, indiquant que celle-ci faisait actuellement l’objet d’une révision. L’objectif ? Inciter davantage les jeunes à se rendre dans certains espaces culturels encore négligés, à l’instar du théâtre et de l’opéra. « Quand vous regardez bien l’application, ça n’est pas éditorialisé. Donc si je veux aller à l’opéra ou au théâtre, il faut que je connaisse un peu pour pouvoir me dire que je vais y aller. Il n’y a pas d’incitation […]. Pour certains, aller à l'opéra, au théâtre (...) aller dans une salle de théâtre, parfois ça demande une explication, une anticipation, une appréhension », a-t-elle expliqué.

À ce point, Rachida Dati entend répondre en favorisant la médiation. Elle souhaite ainsi ajouter les acteurs d’éducation populaire aux bénéficiaires du dispositif « parce qu’ils ont aussi des actions culturelles qui permettent d’intégrer, d’insérer, d’ouvrir, d’émanciper ». Mais aussi « élargir la part collective du Pass Culture avec un nouveau fonds de dotation, avec d’autres sources de financement, que ce ne soit pas que l’État qui finance ».

 

  • « Une juste rémunération artiste-auteur »

La ministre de la Culture a également été interrogée sur les conséquences de la réforme du RSA, menée par le Premier ministre Gabriel Attal, sur le statut artiste-auteur. « Les artistes qui bénéficient aujourd’hui du RSA ne sont pas dans la situation de demandeurs d’emploi classique. Je travaille donc à adapter la réforme et à garantir quand même une juste rémunération artiste-auteur », a-t-elle répondu.

 

  • Une nouvelle loi sur la restitution des biens culturels

Sur le nouveau texte de loi, au sujet de la restitution des biens culturels, sur lequel Rachida Dati avait déjà été questionnée lors d'une audition au Sénat la semaine dernière, la ministre a mentionné « les biens culturels ayant fait l’objet d’appropriation illicite entre 1815 et 1972, date de la convention de l’Unesco ». La proposition de loi prévoit, via une commission, de permettre aux pays signataires de la convention de bénéficier de restitution par décret. « Ce n’est pas un texte de repentance », a déclaré la ministre, préférant l’inscrire « dans la coopération culturelle ».

 

  • Lutter contre toute forme de censure

Enfin, la ministre s’est déclarée « contre toutes les formes de censure », lorsque la réécriture des traductions françaises des romans d’Agatha Christie, Ian Fleming ou encore Roald Dahl a été évoquée. « Je voudrais faire respecter la liberté de création partout, et notamment là où elle est malmenée », a rétorqué Mme Dati, ajoutant avoir été « choquée par le livre d’Agatha Christie qui a été réécrit ».

En avril 2023, les éditions du Masque, éditeur français des textes de l’autrice du Crime de l’Orient-Express, avaient annoncé vouloir réviser certains passages des œuvres de la romancière, jugés à caractère raciste et antisémite par les ayants droits. Gallimard s’était fermement opposée à la réécriture des livres de Roald Dahl.

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