22 août > nouvelles et récits France

A la rentrée, Arbre vengeur propose deux volumes de Thierry Laget. Un romancier, essayiste et traducteur de l’italien, dont Gallimard a publié La lanterne d’Aristote en 2011. Le premier, Atlas des amours fugaces, nous entraîne sur les pas d’un voyageur érudit, romantique et chanceux dans ses rencontres. Celui-ci, à Delhi, dans une villa palladienne, se lie d’abord à une intouchable. Une jeune femme « d’une insoutenable beauté », férue de photographie, qui le convie à de fiévreuses étreintes. Plus loin, notre homme contemple une aube de mai à Paris avec une créature qui a « dans le regard cette étincelle qui ne brille qu’aux yeux des femmes qui se sont données ». A Desguaredo, le voici en compagnie d’une demoiselle aux lèvres « d’un rose de friandise qu’on avait envie de goûter » et aux grands yeux noirs qui lui donnent « l’air de faire l’étonnée ». Mentionnons aussi à ses côtés la fiancée du Lapon enlevée à traîneau avant de savourer « des heures brûlantes dans la peau d’ours ». Ou encore une chercheuse qui travaille à l’université de Stanford et joue au mikado…

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Dans le second ouvrage, Provinces, on y accompagne un Thierry Laget élégiaque lorsqu’il ouvre la porte aux souvenirs. Il se revoit, à 11 ans, découvrant les joies du billard électrique grâce à une panne de voiture à Culan. Se remémore le petit Auvergnat qu’il fut. Celui qui ne parlait pas patois, contrairement à son grand-père, et était fasciné par le latin. Suivons-le en Angleterre, après être passé par la gare du Nord et Douvres. Sur le quai numéro 7 de la gare de Florence, dans l’attente d’une fiancée. Ou quand il profite d’une annonce immobilière pour revisiter la vieille villa de son enfance, à Aubière, tout juste mise en vente. L’occasion de constater l’exactitude de sa mémoire et la souplesse élégante de sa prose.

Alexandre Fillon

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