Les deux libraires cherchent en effet 50 000 euros pour pallier la suspension, par leur banque, du découvert autorisé qui finançait leur BFR. Un besoin en fond de roulement qui s’est accru à mesure que la librairie augmentait son activité, notamment avec les collectivités (40% du CA).
"Nous achetons toujours plus de livres mais nous les payons avant que les bibliothèques ne nous règlent. Cela nous demande donc un ballon de trésorerie toujours plus important sur le compte, un fonds de roulement que la librairie n’a jamais eu et qui a toujours été financé par un découvert", explique Cédric Chaffard.
"Une situation périlleuse"
La décision de la banque, effective depuis le 30 juin, a donc immédiatement conduit la librairie, privée de trésorerie, à subir de lourds frais bancaires et à contracter des dettes auprès des fournisseurs. "Depuis le 1er septembre, tous nos comptes sont fermés et nous n’avons pas pu passer les commandes de Noël. La situation devient périlleuse", alerte le libraire.
Les 50 000 euros récoltés devraient donc permettre de reconstituer un fonds de roulement indépendant et suffisant pour apurer les dettes fournisseurs. Au-delà, l’objectif reste le maintien des deux salaires de la librairie, réduits pour le moment à un et demi.
L’enjeu est d’autant plus grand qu’A Titre d’aile est la dernière librairie spécialisée jeunesse de Lyon. Les Loupiots, également créés en 2006 et installés dans le quartier de Perrache, ont tiré le rideau en décembre 2014 alors qu’A pleine page, librairie historique fondée en 1996, n’a pas trouvé de repreneur et a fermé en juin 2015.