Le catalogue Gallimard compte déjà de nombreuses nationalités, mais une nouvelle venue y fait son entrée : la Macédoine. Et c'est une quadra, Rumena Bužarovska, qui a été choisie pour la représenter. Cette autrice, traductrice et activiste féministe propose des nouvelles aux airs de satire. Mon cher mari se focalise sur les relations de couple, abordées uniquement d'un point de vue féminin. Ces confessions, tantôt glaçantes, tantôt émouvantes, visent à libérer une parole trop souvent contenue. « Je souhaitais donner une voix à ces femmes, même si la plupart du temps, elles ne semblent pas conscientes de leur pouvoir ou leurs facultés de changements », explique l'autrice à la presse berlinoise. Pire encore, « beaucoup d'entre elles se définissent uniquement par rapport à leur mari, comme si elles n'avaient pas de métier ou de personnalité à part entière ». Alors quand le vase déborde, ces épouses s'époumonent, expriment leurs frustrations, leurs doutes et questionnent leur rôle officiel au sein des sociétés patriarcales. « C'est ton mari. C'est toi qui l'as choisi, c'est toi qui dois le supporter. Pas question de divorcer », sermonne une figure maternelle. À quel moment l'admiration, la réciprocité ou la passion ne sont plus d'actualité ? « Bien qu'étant gynécologue, mon mari essaie de se faire passer pour un artiste », assure l'une des protagonistes. Le piège se referme face aux tromperies ou à l'amour qui s'éteint. « Tu mourras de ce qui te torture. Les secrets rongent de l'intérieur. » Il est temps qu'ils explosent discrètement, mais sûrement.
Mon cher mari Traduit du macédonien par Maria Béjanovska
Gallimard
Tirage: 4 000 ex.
Prix: 18,50 € ; 176 p.
ISBN: 9782072951770