Prises au piège. « Ma vie est une chanson triste », clame Joséphine, mais c'est aussi le refrain des livres de Christian Brissart. « L'ennui est la pire des maladies fictives. L'ennui et la solitude. Je tourne en rond dans ma cage... J'écris oui, j'écris. » Un gilet de sauvetage contre le naufrage. L'auteur est aussi un observateur du monde qui nous entoure. Il le décrit ici au féminin. Elles se nomment Lulu, Marie, Pervenche ou Églantine. Des existences saisies l'espace d'un instant essentiel. Chaque nouvelle montre des femmes parvenant ou non à tirer les ficelles de leurs destins. Comme Anaïs, la voleuse de petites culottes, Marie la bipolaire désireuse d'échapper à sa condition ou Zoé aux formes généreuses, qu'il ne faut pas approcher de trop près. Le piège vient tantôt du monde extérieur, tantôt de leurs propres démons. Pourtant il suffit d'une rencontre pour qu'elles croient à l'amour ou la providence, mais comme le constatera l'artiste Flore, « investie d'une mission divine », la chance frappe rarement. En dépit des publicités mensongères de la société, la vérité s'avère complexe... Christian Brissart croque ces femmes dans leur tendresse, leur détresse et leurs comportements surprenants. Il pointe la violence dont elles sont victimes, que ce soit de la part de la société, des hommes ou d'elles-mêmes. D'histoire en histoire, il aime nous mener sur le fil du rasoir. À la limite de l'humour noir, de la gravité et la beauté, aussi éphémère soit-elle.