Alors que Livres Hebdo célèbre en septembre les cinq ans de sa nouvelle formule, la rédaction a interrogé plusieurs acteurs du monde du livre pour leur demander où ils se voyaient dans cinq ans. À en croire quelques-unes des personnes interrogées, nous voilà à l’aube d’un grand basculement.
Accélération de l’histoire ? Il y a cinq ans nous aurions peut-être demandé à ces professionnels comment ils s’imaginaient dans vingt. Toujours est-il que ces quelques réponses apporteront des esquisses de solution et des raisons d’espérer, au moins autant que de s’inquiéter. Retour vers 2030 avec Renaud Lefebvre, directeur général du Syndicat national de l'édition : « L’édition est à la croisée des chemins. Un scénario que nous devons prendre au sérieux, pour l’éviter, est celui d’une filière dont les digues cèdent par la conjonction des atteintes au droit d’auteur et d’une double concurrence des IA génératives et du livre d’occasion, avec un marché où le prix unique ne concerne plus qu’une part décroissante des ventes.
« Rompre avec la culture des fragments et des écrans »
Un autre avenir est possible, avec des mesures de régulation proportionnées à ces menaces, une baisse raisonnée de la production de nouveautés pour une meilleure efficacité économique et environnementale. Il faudrait aussi pouvoir compter sur un réveil de la lecture, en espérant, puisque c’est là que tout commence, que le livre retrouve une place centrale dans l’éducation pour rompre avec la culture des fragments et des écrans. »