Le site
meslivreschezrb.com a été forcé de fermer, jeudi 27 novembre, suite à une mise en demeure de Renaud-Bray, la plus importante chaîne de librairies du Québec, qui lui reprochait de rendre compte du conflit qui l’oppose au distributeur Dimedia,
révèle le quotidien Le Devoir dans un article publié le 28 novembre.
Gilles Herman, directeur général et éditeur chez Septentrion, qui figure parmi les éditeurs diffusés par Dimedia, dont le groupe d’édition français La Martinière est actionnaire à 49 %, avait entrepris avec ce site internet de rendre compte des conséquences du conflit qui court depuis plusieurs mois avec des conséquences graves puisque “
les livres des 375 éditeurs distribués par Dimedia, dont plus de 40 sont québécois, sont absents des rayons de la plus grande chaîne de librairies au Québec”, rappelle
Le Devoir.
Dans sa lettre de mise en demeure, Renaud-Bray revendiquait “
un grave préjudice” au motif que le groupe de 32 librairies doit “
non seulement gérer d’abondants commentaires négatifs causés par la diffusion d’informations fausses et trompeuses sur ce site web, mais en plus, subir nécessairement les contrecoups de l’opinion négative du public dans son chiffre d’affaires, pour lesquels elle vous tiendra entièrement responsable”.
Sur son site internet, qu’il a fermé jeudi en milieu de journée, Gilles Herman encourageait notamment les clients des librairies Renaud-Bray à faire savoir au groupe qu’ils souhaitaient avoir le choix de toutes les nouveautés littéraires. Pour l’éditeur de Septentrion, la mise en demeure qu’il a reçue “
ne fait que confirmer l’intransigeance de Renaud-Bray face au conflit et son désintérêt à servir adéquatement ses clients et plus largement la littérature nationale et internationale”, a-t-il indiqué au
Devoir.
Le conflit entre Dimedia et Renaud-Bray a démarré en avril 2014 lorsque le distributeur a reproché à la chaîne de librairies d’avoir cessé unilatéralement de respecter ses conditions commerciales concernant le mode de remboursement par Dimedia de ses retours et les termes de paiement de ses factures.
Le Devoir annonce par ailleurs que des étudiants en littérature de langue française de l’Université de Montréal ont lancé une pétition demandant la démission de Blaise Renaud comme P-DG des librairies Renaud-Bray en raison des propos qu’il aurait tenu dans le magazine
L’Actualité.
“Si j’avais une chaîne de 30 magasins de souliers, j’aurais le même plaisir à gérer mon entreprise, avait déclaré Blaise Renaud.
Il y a des enfants qui rêvent de devenir pompiers. Moi, j’aimais être au magasin et regarder comment la caisse fonctionnait.”