Dans l’entretien qu’il a accordé aux Echos, Vincent Montagne avait estimé qu’il était "impossible" qu’un auteur perçoive systématiquement 10% du prix d’un livre et avait justifié cette position par le risque de diminution de la production éditoriale que pourrait engendrer la mesure.
Si, selon Vincent Montagne, "tous les auteurs qui percent sont payés au-delà de 10% du prix public", pour Emmanuel de Rengervé, le constat est différent. "Dans beaucoup de contrats BD ou littérature générale le taux de base des ventes en librairies est à 8% jusqu’à une quantité non négligeable (7000 en littérature générale, 15000 en BD) et ce n’est qu’au deuxième palier que le taux de 10% est atteint", explique le délégué général du SNAC.
D'autres secteurs n'atteignent jamais les 10%
"Il y a des secteurs comme la jeunesse illustrée ou non, cartonnée ou non (mais aussi le livre technique ou pratique, le livre scolaire ou parascolaire, les beaux livres, etc.) dans lesquels le 10% n’est jamais atteint", déplore Emmanuel de Rengervé.
Selon le délégué général du SNAC, "pour un livre vendu à 10 euro hors taxes, l’auteur reçoit 5000 euros d’avance récupérable sur les droits, à 8% il commencera à toucher à partir du 6251 exemplaire vendus, s’il reçoit 10% il touchera ses droits à partir du 5001 exemplaires".
Enfin, pour le syndicat d’auteurs, la transparence est nécessaire sur la question du partage de valeur entre auteurs et éditeurs. Selon Emmanuel de Rengervé, le contrat d’édition ne doit d’ailleurs concerner que ces deux parties, et non pas les autres secteurs éditoriaux. "Les discussions doivent continuer entre le CPE et le SNE mais le ministère de la Culture doit aussi rouvrir les discussions autour de l’accord de 2014", espère le SNAC.