Québec : L’institut de statistiques dévoile une situation morose pour le Livre

Québec : L’institut de statistiques dévoile une situation morose pour le Livre

L’édition 2007 des « Statistiques principales de la culture et des communications du Québec » révèle un marché plutôt morose pour le livre et une mutation très nette de la distribution.

Par Vincy Thomas
avec vt Créé le 15.04.2015 à 21h52

Publiée le 19 juin par l’Institut de la Statistique du Québec et son Observatoire de la culture et des communications du Québec, l’édition 2007 des Statistiques principales dans le secteur permet de confirmer certaines tendances dans le domaine du livre.

Des bibliothèques moins nombeuses

Le Québec a perdu 170 bibliothèques entre 2000 et 2004. Il ne lui reste plus que 18 BU et 797 bibliothèques publiques. Cependant, dans le même temps, le nombre d’usagers, la capacité d’accueil, le volume de postes informatiques ont augmenté. 266 employés supplémentaires ont soutenu cette évolution des modes de consommation. Il n’y a plus que 10,6 bibliothèques pour 100 000 habitants (contre 13,1 en 2000) mais le nombre de livres, de prêts et d’usagers était en hausse constante jusqu’en 2003, avant une légère régression en 2004, dernière année étudiée. Par ailleurs, on constate l’effort important de l’administration publique québécoise qui a investi un quart de son budget culturel 2004 (soit 194 millions de $ CAN) dans les bibliothèques.

Des librairies fragilisées

Globalement la vente de livres est en hausse de 5,1% entre 2003 et 2006, représentant désormais un chiffre d’affaires total de 766 millions de $ CAN. La librairie avec ses 470 millions de $ CAN représente encore 61% de part de marché dans la vente de livres neufs. Mais sa position s’effrite au profit de nouveaux diffuseurs. Les grandes surfaces et boutiques diverses (stations d’essence) ont même le vent en poupe avec une progression de 9% de leurs ventes de livres entre 2003 et 2006.La librairie indépendante connaît aussi quelques difficultés à résister aux assauts des chaînes spécialisées qui elles progressent de +12,5%.

Mais globalement malgré une hausse du chiffre d’affaires, le secteur, confronté à une croissance de sa masse salariale et à une baisse du prix moyen des livres plus de mal à dégager une rentabilité financière. Ce dont témoignent les pertes affichées par de plus en plus d’entreprises.

Le livre, marginalisé, reconquiert lentement certains publics.

En cinq ans, les dépenses en loisirs culturels des ménages sont passées de 1105 $CAN à 1279 $CAN (+15,8%). L’audiovisuel représente 64% de ces dépenses, tandis que la lecture (journaux, livres, périodiques) ne pèse que 19,5 % (91 $CAN par ménage et par an). La part de marché a diminué de deux points entre 2000 et 2004, au profit des sorties (cinéma, théâtre, musée). Les ménages favorisés, les 40-64 ans et les couples avec enfants, sont les plus dépensiers en livres.

Dans ce contexte difficile, la lecture connaît cependant un léger mieux en termes d’usages. En 1999, 52% des québécois lisaient. Dorénavant 59,2% d’entre eux affirmaient avoir ouvert un livre en 2004. De même la fréquentation des bibliothèques est en augmentation, passant de 37,3% en 1999 à 47,7% en 2004. Dans les deux cas ce sont les femmes qui contribuent fortement à ce nouvel élan.

15.04 2015

Les dernières
actualités