Dans un contexte difficile, les libraires abordent la période des fêtes avec retenue. Selon une étude réalisée par I+C pour Livres Hebdo, ils envisagent de réduire leurs commandes de Noël de façon plus marquée encore que l’année passée. C’est particulièrement vrai pour les hypermarchés et les grandes surfaces culturelles qui misent sur une concentration de leurs achats sur un nombre de titres plus restreint. Pour expliquer cette prudence, les détaillants invoquent en premier lieu une dégradation de leur trésorerie, suivie d’une orientation moins favorable de la demande alors que la qualité de l’offre éditoriale et le contexte concurrentiel leur semblent plutôt meilleurs qu’en 2012. Un effet, sans doute, de la disparition de Virgin et des difficultés de Chapitre.
En phase avec les résultats d’une nouvelle étude du cabinet Deloitte, selon lesquels le livre sera le cadeau de Noël privilégié pour les enfants de moins de 12 ans, les libraires entendent accentuer leurs efforts promotionnels prioritairement sur les ouvrages pour la jeunesse. La bande dessinée, les romans de la rentrée, les prix littéraires et les beaux livres retiennent aussi fortement leur attention, et, dans une moindre mesure, le poche fait l’objet d’une promotion croissante depuis plusieurs années.
Pour réussir leurs ventes de fin d’année, les circuits de distribution misent sur une surveillance attentive des stocks afin de réassortir le plusrapidement possible, et sur une reconduction de leurs efforts d’agencement, de décoration, de communication mais sans les augmenter notablement par rapport à l’an dernier. Seules les grandes surfaces culturelles se veulent globalement plus offensives. Elles prévoient aussi de développer leurs services à la clientèle (commandes rapides, livraisons à domicile, paquets cadeaux…) et d’inviter leur personnel à aller au-devant des consommateurs.
Clarisse Normand