FESTIVAL

Le festival du premier roman a investi la place de la Cathédrale à Chambéry.- Photo CATHERINE ANDREUCCI/LH

Les premières fois ont toujours une saveur particulière. Au Festival du premier roman de Chambéry, qui s'est déroulé du 31 mai au 3 juin, les auteurs débutants ont goûté à la bienveillance chaleureuse des lecteurs. Leurs aînés, eux, s'en sont souvenus. Brigitte Giraud, Carole Martinez, Stéphane Audeguy, Camille de Peretti, Wilfried N'Sondé, Boualem Sansal... Quinze d'entre eux étaient de retour à Chambéry pour le 25e anniversaire de ce festival singulier, qui repose sur le travail en amont de comités de lecture. Lycéens, collégiens, adultes, ou encore détenus du centre pénitentiaire d'Aiton lisent des premiers romans, en discutent et votent pour ceux dont les auteurs seront ensuite invités. Ils les reçoivent avec une foule de questions sur leur inspiration, leur travail, leurs intentions... comme en ont témoigné les rencontres autour de Kamal Ben Hameda (La compagnie des Tripolitaines, Elyzad), Stéphane Chaumet (Même pour ne pas vaincre, Seuil), Thierry Leuzy (Thure, éditions de la Bagnole), Fanny Saintenoy (Juste avant, Flammarion), Chabname Zariâb (Le pianiste afghan, L'Aube), Nicole Roland (Kosaburo, 1945, Actes Sud)... Si nombre de rencontres étaient animées par des médiateurs professionnels, la proximité entre lecteurs et auteurs a pu être maintenue, notamment grâce aux petits-déjeuners littéraires en comité restreint dans des cafés de la ville. Une initiative bienvenue pour les lecteurs attachés aux rencontres en direct. Car si le festival prend de l'ampleur sous l'impulsion de sa directrice Véronique Bourlon, qui revendique près de 15 000 visiteurs cette année, il doit son existence à l'implication passionnée de bénévoles, d'enseignants et de bibliothécaires qui animent cette communauté de près de 3 000 lecteurs. "Le festival n'est pas juste une manifestation de 4 jours en mai et un temps de lecture sur l'année. C'est un regard porté sur une oeuvre en construction", souligne Chantal André, un des piliers du festival.

Pour fêter ce quart de siècle, Véronique Bourlon a voulu marquer "un soutien au livre papier et une entrée dans le numérique". Pour la première fois, quatre libraires généralistes de Chambéry (Garin, Jean-Jacques Rousseau, Decitre et Le Bois d'Amarante) ont proposé un chapiteau librairie en centre-ville. Le numérique, lui, était présent via plusieurs échanges, un stand de démonstration, la présentation d'un atelier d'écriture numérique mené par Dominique Bombled avec ses élèves de seconde, et la plateforme Alphalire, qui permet de lire les versions numériques des livres sélectionnés.

Avec ses comités en VO et à l'étranger, le festival s'internationalise. Il se professionnalise aussi : des rencontres plus professionnelles ont été filmées et viendront nourrir une collection de ressources vidéo sur le premier roman.

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