De père indien et de mère népalaise, né au Sikkim, Prajwal Parajuly est le symbole vivant et écrivant de la formidable mosaïque indienne de peuples, langues, religions, cultures. Surtout dans l'Himalaya, une zone où se côtoient le Népal (maoïste), le Tibet, annexé par la Chine, le Bhoutan (petit royaume dans l'orbite indienne), le Sikkim, petit État indien, et un morceau du Bengale-Occidental, avec notamment la région de Darjeeling, où certains aimeraient bien accéder à l'autonomie au sein de « Mother India ». Ici, rien n'est simple et figé, surtout pas les populations, mobiles, mêlées.
Ainsi d'Anamika Chattri, une Bhoutanaise expulsée de son pays par les autorités, parce que Népalaise d'origine et mariée à un activiste népalais (en fuite). Remariée à un sale type, un parasite, elle va tenter de profiter d'une opportunité pour migrer vers les États-Unis, où il existe une communauté de Népalais. Amit, un jeune bourgeois propriétaire d'un appartement à Harlem et qui n'est jamais allé au Népal, en fait partie. On ignore ce qui va leur arriver, comme à Supriya, tellement obsédée par l'idée de se marier avec un brahmane qu'elle refuse un type bien pour épouser un alcoolique...
Les nouvelles de Parajuly se terminent volontiers en queue de poisson, et il ne s'y passe pas grand-chose. Leur intérêt réside surtout dans la peinture des personnages, majoritairement des femmes de caractère, qui pallient les déficiences des hommes.
Prajwal Parajuly
Aucune terre n'est la sienne Traduit de l’anglais (Inde) par Benoîte Dauvergne
Éditions Emmanuelle Collas
Tirage: 2 000 ex.
Prix: 20 € ; 288 p.
ISBN: 9782490155606