Le patron de cette librairie numérique, aujourd’hui filiale du groupe japonais Rakuten, implantée dans 23 pays, revendiquant plusieurs dizaines de millions de clients, a reconnu que les débuts de la recommandation (curation) de livres avaient été assez frustres et basiques, mais que la puissance de calcul et les outils de l’intelligence artificielles ouvraient des possibilités quasi infinies.
Il n’a pas éludé les risques de ces algorithmes de recommandation (homogénéisation et banalisation de l’offre), qui dépendent de l’usage qui en est fait, mais s’est montré confiant dans les vertus du marché, la concurrence étant selon lui la meilleure garante de la diversité de la diffusion.
Exemples concrets
Les chercheurs Jean-Gabriel Ganascia, professeur, spécialiste de l’intelligence artificielle à l’université Pierre et Marie Curie, et Gilles Dowek, directeur de recherche à l’Inria, ont évoqué les origines des développements actuels, les principes sur lesquels ils reposent, les besoins auxquels ils répondent (entre autres, aider au choix et à la décision, dans une société de sur-abondance), et d’éventuelles applications dans l’édition cette fois : analyse sémantique sur de gigantesques corpus du fonds numérisé de la BNF pour déterminer la pérennité de courants d’idées, ou, plus actuellement, des outils de tri préalable de la pile de manuscrits.
Des exemples concrets de mise en œuvre d’application ont également été présentés : prolongation du livre papier vers une lecture audio (Chaï), traitement du texte pour l’adapter à la lecture des dyslexiques (Movidys et Bayard), outil d’écriture de livre interactif (Adrénalivre) ou encore apprentissage scolaire individualisé (Domoscio).