Discrètement mais sûrement, Bernard Minier a réussi à s’imposer dans le paysage du thriller français en à peine trois romans. Les lecteurs attendaient N’éteins pas la lumière, publié par XO le 27 février avec un premier tirage de 26 000 exemplaires, si bien qu’il a déjà été réimprimé deux fois et atteint un tirage de 34 000 exemplaires à ce jour.
Bernard Minier ne se destinait pas à devenir romancier et a d’abord fait une carrière dans l’administration des douanes. Après avoir participé à un grand nombre de concours de nouvelles, où il arrivait toujours deuxième, comme Poulidor, il s’est lancé dans le roman et a posté Glacé à Bernard Fixot. Prix du Meilleur roman francophone du festival Polar de Cognac et prix de l’Embouchure, Glacé a aujourd’hui dépassé les 200 000 ventes (tous formats confondus) et sort en août aux Etats-Unis chez St. Martin’s Press ; tandis que le deuxième, Le cercle, prix des Bibliothèques et des médiathèques de Grand Cognac, s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires (il est sorti en novembre chez Pocket), et tous deux ont été finalistes du prix des Lectrices de Elle.
N’éteins pas la lumière mêle deux intrigues en parallèle. La première met en scène la lente descente aux enfers de Christine Steinmeyer, jeune animatrice de radio, qui reçoit un appel au secours dans sa boîte aux lettres le jour de Noël, puis se retrouve harcelée en direct à la radio, chez elle… jusqu’à ce qu’elle perde tout, son fiancé, son boulot, sa famille, la raison. Les fans retrouveront Martin Servaz, le héros récurrent de Bernard Minier, dans la seconde : en maison de repos pour dépression, il reçoit de mystérieux colis (un cœur humain, la carte magnétique d’une chambre d’hôtel où on a retrouvé une artiste plasticienne morte un an auparavant…). N’éteins pas la lumière est un thriller sur la manipulation mentale, dont Bernard Minier a eu l’idée à la lecture de Femmes sous emprise de Marie-France Hirigoyen.
Il y a du Nicci French, le duo britannique maître du thriller psychologique, dans Bernard Minier. Avec une parfaite maîtrise de la mécanique du polar, il manie aussi bien les références à l’opéra et des décors inattendus comme Toulouse sous la neige, des personnages complexes, une atmosphère oppressante, et une montée crescendo de la violence, le tout au service d’une intrigue maligne jusqu’au retournement final.