Consciente que l’élargissement des horaires d’ouverture ne se fera pas sans appui politique, Bibliothèques sans frontières a annoncé la création d’une charte en vue des élections municipales qui engagera les listes et les candidats signataires. L’association souhaite par ailleurs réunir des collectifs locaux de campagne afin d’interpeller les politiques. Ville par ville, les signataires de la pétition sont invités à promouvoir le projet afin de replacer les bibliothèques au cœur de la vie de la cité. "Il faut une alliance entre les bibliothécaires, les lecteurs et les élus", prône Patrick Weil, président de BSF. "Les bibliothèques doivent devenir une priorité des budgets municipaux", poursuit-il.
Paris est en tête des villes les plus demandeuses. Elle a d’ailleurs fourni 20 % de l’ensemble des signatures de la pétition. La population étudiante de la capitale n’est bien sûr pas étrangère à cette forte représentation. Nathalie Daigne, en charge du développement des publics à la Bibliothèque publique d’information, regrette l'engorgement des établissements parisiens. "Nous n’attendons que ça, que d’autres bibliothèques ouvrent le dimanche ! Ce jour-là, la BPI est prise d’assaut par les étudiants ce qui empêche d’autres publics d’y accéder », explique-t-elle.
Cependant, Bibliothèques sans frontières insiste sur la nécessité d’adapter les horaires d’ouverture aux usages et au contexte, l’intensité de la demande variant d’un lieu à l’autre. Le respect des conditions de vie et de travail des bibliothécaires est aussi une priorité. "Ouvrir plus, c’est un changement de paradigme, c’est-à-dire une vision différente de notre rôle et de notre métier", conclut Nicole Mounier, Conservateur de la bibliothèque universitaire de Pau et des pays de l’Adour.
La contre-pétition lancée le 13 janvier sous le nom "Ouvrir mieux avant d’ouvrir plus" n’a récolté que 1000 signatures.