L'empire de Rupert Murdoch vacille sous les coups d'un scandale-médiatico-politique qui n'en finit plus de faire tomber les têtes depuis deux semaines. Suite aux derniers rebondissements, le patron de l'opposition travailliste britannique, Ed Miliband, a réclamé le démantèlement de la division britannique du groupe de presse.
News Corp possède des dizaines de quotidiens, de magazines, mais aussi le studio hollywoodien 20th Century Fox, de nombreuses chaînes de télévision, et l'éditeur américain HarperCollins, soit une trentaine de maisons d'édition, qu'il a acquis en 1987. HarperCollins, selon le classement de l'édition mondiale 2011 de Livres Hebdo, est le 18e groupe d'édition de la planète, avec un C.A. de 956,29 millions d'euros. La branche livre du groupe est présente en Amérique du Nord, au Royaume Uni, en Australie, en Nouvelle-Zélande, mais aussi en Inde et en Chine.
Plus que jamais, l'incertitude demeure sur l'avenir du groupe, d'autant que l'héritier, James Murdoch, qui pourrait remplacer son père plus tôt que prévu, ne cache pas ses intérêts pour la seule division audiovisuelle. Même le président opérationnel du groupe, Chase Carey se dit prêt à vendre les maisons d'édition les moins rentables.
Le conglomérat a déjà cédé pour une bouchée de pain il y a quelques semaines le réseau social en ligne My Space ; sous la pression du scandale, il a dû se retirer du marché pour le rachat du bouquet satellite BSkyB qu'il convoitait depuis un an.
Le groupe de Rupert Murdoch est atteint par une affaire d'espionnage illégal de masse (4 000 victimes) qui aurait eu lieu en 2004-2006. Son journal quotidien phare, News of the World, a été accusé de pirater des messageries téléphoniques et de corrompre des policiers, pour obtenir certaines informations. Le rédacteur en chef de l'époque, Andy Coulson, a été embauché par la suite, en 2007, par David Cameron, l'actuel Premier Ministre britannique. Avec les dernières révélations, Rupert Murdoch a été contraint d'arrêter brutalement la parution de News of the World, d'accepter la démission de sa Directrice générale, Rebekah Brooks, et de comparaître devant une commission parlementaire britannique. Entre temps, le chef de Scotland Yard, Paul Stephenson, mis en cause pour son attitude dans cette affaire, a annoncé sa démission.
L'action du groupe a chuté rapidement dès aujourd'hui à la Bourse de Sydney. Aux Etats-Unis, la police fédérale a fait savoir qu'elle a ouvert une enquête sur des écoutes téléphoniques présumées menées par News Corp sur le sol américain.