L'association des libraires indépendants des Hauts-de-France (Libr'Aire) dénonce cette destruction et manifeste sa solidarité à l'égard des deux librairies lilloises, dans un communiqué daté du 14 novembre.
Un préjudice psychologique et financier
Pour L'Affranchie, le préjudice est non seulement psychologique mais sans doute aussi financier. Son assurance lui a déjà annoncé qu'elle refusait de couvrir le dommage représentant 6300 euros, en prix de vente. En revanche, l'Université de Lille a fait savoir qu'elle participerait au dédommagement, "mais on ne sait à pas à quelle hauteur", précise Soazic Courbet, gérante de L'Affranchie.
Rappelant que la mission des libraires consiste à "participer à la diffusion auprès d'un public le plus large possible de tous les courants de pensée et de faire vivre la démocratie", les deux libraires victimes et l'association Libr'Aire s'indignent contre la violence des étudiants, qui fait suite à l'immolation par le feu d'un des leurs, le 8 novembre devant le Crous de Lyon, desespéré par la précarité de sa situation. Dans une note postée sur Facebook avant son acte, le jeune accusait nommément François Hollande d'être "reponsable de sa mort".
"Vivre un autodafé dans une démocratie européenne du XXIe siècle, stipule le communiqué, pose question sur la digestion de l'histoire, sur la culture au sens large, sur la tolérance et l'être au monde... Nous libraires, sommes aussi des commerçants qui nous battons dans un système qui n’est pas fait pour notre activité : nous sommes en bout de chaîne et le rapport de force commercial ne nous est pas favorable, notre taux de rentabilité est un des plus faibles de France, nos librairies sont fragiles et la perte de la moitié d’un mois de chiffre d’affaires, puisque c’est de ça qu’il s’est agi aussi hier, provoquerait la liquidation de la plupart de nos librairies."