« Personne ne se soucie de ceux qui prennent soin des autres. » Que ce soient « les nounous roumaines, ukrainiennes, péruviennes et équatoriennes » ou les Philippines qui s'occupent des retraités ou du ménage chez les privilégiés. Comme s'il était normal que nos sociétés délèguent ces tâches, jugées ingrates. Normal aussi que certaines femmes abandonnent leur quotidien pour améliorer celui de leurs proches.
« Parfois on n'a pas le choix », explique Daniela, une Roumaine qui vient de quitter les siens sur la pointe des pieds. « Je veux que vous ayez dans la vie autant de chances que les autres. Il n'y avait rien ici ! Il n'y avait pas d'avenir, à Rädeni, c'était un village fantôme », situé à la frontière de la Moldavie. Alors cette mère de famille part en Italie, pour devenir auxiliaire de vie et envoyer de l'argent au pays. Une situation a priori provisoire, histoire de sauver ses enfants de la ruine.
Mais la misère s'éternise et plonge chacun dans une souffrance déchirante. « J'ai voulu raconter l'histoire d'une migrante d'aujourd'hui. Avant de raconter une histoire, il faut savoir l'écouter », déclare l'auteur italien Marco Balzano, qui a obtenu le prix Méditerranée étranger. L'originalité étant d'aborder ce sujet à travers tous les membres d'une même famille, afin de saisir pleinement la violence de l'impact psychologique que cause un tel déchirement. Car vivre loin des gens qu'on aime entraîne forcément des traumas. « Seuls les gens qui nettoient les chiottes savent ce qu'est la vie. »
Marco Balzano
Quand je reviendrai Traduit de l’italien par Nathalie Bauer
Philippe Rey
Tirage: 4 000 ex.
Prix: 20 € ; 224 p.
ISBN: 9782848769196