4 novembre > Album jeunesse France

Il arrive que les princesses soient détestables. Celle-ci, prénommée Valentina, en tient une sacrée couche ! Ses centaines de paires de chaussures et de ceintures en peau de serpent ne suffisent pas à calmer ses caprices. Mais ce qu’elle aime le plus au monde, ce sont les oiseaux. Elle possède pas moins de cent une volières pleines de volatiles plus merveilleux les uns que les autres. Hélas, sa passion est un puits sans fond. De jour en jour ses vœux se font plus exigeants. Oiseaux aux ailes de verre, au bec de corail… sa collection ne connaît pas l’impossible. Une armada de serviteurs est illico dépêchée aux quatre coins de la planète pour rapporter l’oiseau rare qui niche dans des contrées insoupçonnables. Comme ils reviennent tous bredouilles, le verdict est imparable : la décapitation. Tchak, tchak, chaque jour le palais résonne de l’affreux son de la tête coupée. La volière dorée reste désespérément vide. Mais voilà qu’une nouvelle lubie tourmente Valentina : un oiseau parleur. Tchak, tchak, de nouvelles têtes roulent. Un jour, un petit bonhomme lui rapporte un nid avec un œuf à l’intérieur. Patience.

La volière dorée est sans doute le plus bel album qui nous soit passé entre les mains cette année. Les illustrations du Flamand Carll Cneut sont un éblouissement. L’accumulation des plumages orangés et des becs rouges au milieu de feuillages chamarrés produit des pages somptueuses. Les personnages aussi font mouche, la vilaine Valentina et sa moue capricieuse aussi bien que les pauvres serviteurs à la trogne hébétée. L’histoire, signée Anna Castagnoli, n’est pas en rade, qui administre une belle leçon de philosophie et de poésie. On frôle le chef-d’œuvre. Fabienne Jacob

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