Les 24 et 25 septembre l’agence internationale de l’ISBN organisait son assemblée générale annuelle au sein du petit auditorium de la Bibliothèque nationale de France sur le site de Tolbiac. Celle-ci a réuni notamment Beat Barblan, président du conseil d’administration de l’ISBN, Stella Griffith, directrice générale et Nick Woods responsable des opérations, ainsi que de nombreux représentants des agences nationales de l’ISBN venus du monde entier. Monsieur Gilles Pécout, président de la BnF, a accueilli les participants avec un mot de bienvenue rappelant le rôle fondamental de l’ISBN dans la chaîne du livre.

L'ISBN, essentiel dans l’industrie du livre, correspond au numéro international permettant d’identifier un livre dans une édition donnée. Selon Denis Mollat, président du Cercle de la Librairie, « en garantissant la traçabilité et l’universalité des œuvres publiées, l’ISBN ainsi que d’autres codes d’identifiants, assurent la promotion des valeurs fondamentales de l’industrie : la liberté de publier, la protection du droit d’auteur, et la pluralité des voix dans le paysage éditorial ». 

Au-delà de présenter les différentes activités de l’ISBN avec les chiffres clés de l’année écoulée, cette assemblée est également un lieu d’échange autour des enjeux de l’industrie et de réflexion quant aux futurs objectifs de l’organisation. Toujours selon Denis Mollat, « durant ces deux journées, nous aurons l'occasion de nous pencher sur des sujets essentiels pour l’avenir de l’édition : actualités des agences, dynamiques de nos marchés, innovations dans des domaines tels que les formats d’e-books, lutte contre la fraude… »

L’occasion également pour Renaud Lefebvre, directeur du Syndicat national de l'édition (SNE), de partager quelques chiffres du marché du livre français qui « reste un environnement fragile bien que le livre demeure un objet culturel très populaire », avec 440 millions d'exemplaires vendus en 2023.

L'AFNIL face à de nombreux défis

Le 24 septembre en fin de matinée, Joëlle Aernoudt, membre de l’Agence francophone pour la numérotation internationale du livre (AFNIL), qui est responsable de l’attribution de l'ISBN en France, en Belgique francophone et dans les pays d’Afrique francophone, a pris la parole pour évoquer les défis rencontrés par l’association, notamment en raison de la montée de l’autoédition et de la charge de travail supplémentaire qu'elle engendre.

En effet, entre 2010 et 2023, le nombre total d’ISBN délivrés a connu une augmentation de 49,2 %, passant de 4 724 à 9 303, selon l’AFNIL. En termes pratiques, cela se traduit par jusqu'à 200 demandes d’affiliation chaque jour. Si certaines sont sérieuses, valables et rapides à traiter, d'autres posent davantage de problèmes. C’est le cas notamment des demandes concernant des produits non éligibles à l’ISBN (par exemple des publications au caractère éphémère), relatives à la diffusion de fausses informations sur Internet (blogs et sites influençant des demandes abusives), ou impliquant de près ou de loin Amazon, source de nombreux litiges. 

Pour faire face à ces enjeux, l’AFNIL prévoit donc des changements dans son fonctionnement interne à l'horizon début 2025, afin d’améliorer son efficacité et d’éviter une surcharge de travail. Le traitement des demandes d’ISBN, actuellement réalisé en 48 heures à trois semaines selon le choix des demandeurs, sera désormais également disponible en une semaine.

De plus, pour réduire le nombre d’appels à l’association (dont le numéro n’est pas accessible en ligne), des créneaux de rendez-vous de 15 minutes seront proposés deux matins par semaine pour ceux qui le souhaitent, auxquels s’ajoutera peut-être une troisième matinée, en fonction de la demande.