Tourisme littéraire

L’Hôtel littéraire Stendhal ouvrira ses portes en septembre à Nancy

L'Hôtel Stendhal, qui ouvrira ses portes en septembre, sera accolé à la cathédrale Notre-Dame-de-l'Annonciation. - Photo Séverine Vidal

L’Hôtel littéraire Stendhal ouvrira ses portes en septembre à Nancy

Pour son 10e anniversaire, la Société des hôtels littéraires inaugurera, les 12 et 13 septembre prochains un sixième établissement dédié cette fois-ci à Stendhal et implanté à Nancy.

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Par Élodie Carreira
Créé le 28.08.2024 à 16h01

Après Proust, Rimbaud ou Flaubert, c’est désormais Stendhal qui donnera son nom à l’un des établissements de la Société des hôtels littéraires. Dédié à l’auteur de La Chartreuse de Parme, ce sixième édifice à l’initiative de Jacques Letertre, collectionneur et bibliophile passionné à l’origine du concept, ouvrira ses portes les 12 et 13 septembre prochains, à la place de l’ancien Hôtel des Prélats, dans le centre-ville de Nancy.

« L’un des grands romans de Stendhal, Lucien Leuwen, se déroule en grande partie à Nancy, où l’officier fait l’expérience d’une histoire d’amour évidemment malheureuse », raconte à Livres Hebdo Jacques Letertre pour expliquer le choix géographique du nouvel hôtel. « Et puis la cathédrale qui est accolée à l’hôtel a un côté éminemment italien, c’est la perle rare », poursuit-il.

De « vrais lieux culturels »

Avec ses trois étages, l’hôtel Stendhal raconte, d’un niveau à l’autre, l’épopée Stendhal. Alors que le premier est dédié à la jeunesse de l’auteur à Grenoble et à Paris, où ont été rédigés ses écrits autographiques à l’instar de la Vie de Henry Brulard, le deuxième détaille son Italie bien-aimée avec des chambres faisant écho aux héros de ses Chroniques italiennes.

Une chambre au Stendhal
Une chambre au Stendhal- Photo SÉVERINE VIDAL

Enfin, le troisième étage met à l’honneur la figure du romancier avec les héros du Rouge et le Noir ou de La Chartreuse de Parme. Chaque chambre sera d’ailleurs marquée d’une aquarelle originale de Jean Aubertin et agrémentée de citations, d’une chronologie illustrée et de tableaux d’époque. De fait, aucun des hôtels ne se contente d’une consonance littéraire. Au contraire, chacun d’entre eux, envisagé comme un « vrai lieu culturel », dispose d’une bibliothèque de près de 500 manuscrits originaux, issus de la collection personnelle de Jacques Letertre.

Hôtellerie et littérature, les ingrédients du succès ?

Outre ces trésors, les hôtels accueillent également plusieurs événements littéraires. « Rien que l’année dernière, nous en avons organisé environ 200 », détaille Jacques Letertre, citant, en guise d’exemple, les après-midis mensuels de l’association Les Amis de Rimbaud dans l’hôtel éponyme, rue Gustave Goublier à Paris.

« L’hôtellerie, aujourd’hui, suppose que vous fassiez participer les visiteurs à une aventure. Il était évident pour nous que cette aventure serait littéraire », raconte celui qui lançait le projet en 2013 avec l’Hôtel Swann, rue de Constantinople à Paris, en hommage à Marcel Proust, son auteur favori. À l’époque déjà, Jacques Letertre avait trouvé la recette d’un succès, le chiffre d’affaires du premier édifice ayant enregistré un bond de 40% dès son année d’inauguration. 

De nouveaux projets

L’Hôtel Stendhal dont le coût des travaux s'est élevé à plus de trois millions d’euros, aurait d’ailleurs pu être sa septième acquisition. Entre temps, le patron de la société familiale s’est vu contraint de renoncer à l’Hôtel Jules Verne à Biarritz, dont il n’a pu obtenir le certificat de propriété totale malgré une ouverture annoncée en 2021. « Notre but est de posséder les murs comme les fonds, ce que nous n’avons pas réussi à obtenir avec celui-ci », a-t-il réagi.

Hôtel Stendhal
Une suite à l'Hôtel Stendhal- Photo SÉVERINE VIDAL

Toutefois, le collectionneur passionné refuse de s’arrêter en si bon chemin. « J’ai en tête le nom d’une vingtaine d’écrivains susceptibles de donner leur nom à un hôtel », confie-t-il, ajoutant vouloir donner vie à un hôtel littéraire tous les deux ans. En ligne de mire, la prochaine acquisition portera, cette fois-ci, le nom d’une femme. Si ceux de Colette ou de Marguerite Yourcenar sont régulièrement revenus, il est davantage probable que celui de Georges Sand l’emporte.

« Je crois que le prochain emplacement sera celui de cette écrivaine phénoménale et femme extraordinaire », concède le patron. Si celui-ci n’a pas encore dévoilé la localisation du futur édifice, il espère néanmoins finaliser l’achat en fin d’année, pour démarrer des travaux dès 2025.

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