Un seul des dossiers regroupe l’ensemble des sites. Il s’agit de celui porté la société Amétis spécialisée dans le logement locatif aidé et dirigée par deux associés, Bertrand Barascud et François Fontès, architecte montpelliérain qui se dit "depuis toujours passionné par le livre et gros client de Sauramps", et considère qu’il est "impossible que ces librairies disparaissent du paysage montpelliérain."
S’ils ont choisi d’intégrer le magasin Odyssée, situé dans le contre commercial Odysseum de Montpellier et qui constitue l’une des sources des difficultés financières de Sauramps notamment en raison d’un loyer exorbitant, c’est en partie pour conserver le maximum de salariés, soit 85 au total, un critère très regardé par les juges du tribunal de commerce. "Nous tâcherons également de redonner de l’attractivité à ce magasin en l’abordant différemment", explique François Fontès, qui n’en dit toutefois pas plus sur la mise en œuvre de ces intentions.
Développer le mix produits et les services digitaux
Un pari que ne relèvent ni le Furet du Nord ni Benoît Bougerol, les deux autres candidats. Estimant Sauramps Odyssée "pas reprenable en l’état", Pierre Coursières, président des magasins Furet du Nord, a fait porter son offre sur les sites du Triangle à Montpellier et sur la librairie d’Alès, des magasins à "l’ADN très proche" de l’enseigne. Le projet conserve ainsi 50 salariés, "essentiellement dans les équipes marchandes, les équipes support étant amenées à être regroupée".
Se gardant toutefois de vouloir "avaler Sauramps", Pierre Coursières compte préserver "l’autonomie et l’identité des librairies" tout en les faisant évoluer vers un mix produit plus fort et des services numériques plus performants. "Notre projet est offensif, nous voulons bâtir un avenir pérenne et constructif autour de la culture et des loisirs", avance le président, qui ajoute que le "Furet est le mieux placé pour fédérer les grandes libraires de province."
Plus prudent, Benoît Bougerol, propriétaire de la Maison du livre à Rodez et de Privat à Toulouse, s’est contenté de se porter acquéreur du magasin d’Alès, estimant les autres situations "trop compliquées."
L’audience finale au tribunal de commerce, au cours de laquelle chaque candidat défendra son projet, devrait se tenir entre le 19 et le 26 juin. La décision, mise en délibéré, est attendue pour début juillet.