ACTUALISATION 13/11/2024 : Nous remettons en avant notre article consacré au mook Kometa, publié cet été, à l’occasion de la parution ce 13 novembre de son premier hors-série Si l’Arménie était le centre du monde, en lien avec le festival Un week-end à l’Est, à Paris du 20 au 30 novembre. D’autres hors-séries suivront avec le même titre mais centrés cette fois-ci sur le Japon ainsi que l’Iran. Kometa passe également de quatre à six numéros par an. Le cinquième Kometa, Rire pour résister, paraîtra le 15 janvier 2025.
Après le déclenchement de la guerre en Ukraine le 24 février 2022, Léna Mauger, Perrine Daubas, Serge Michel, Paolo Woods et Grégory Rozières décident de se tourner vers l’Est et se lancent dans la création du mook Kometa. À l’Est du nouveau.
« Nous sommes une culture nourrie d’influence américaine, constamment la tête tournée vers l’Ouest. Aujourd’hui la crise vient de l’Est, c’est une question de posture, un changement de regard, se décentrer. », présente Perrine Daubas, directrice générale de la revue.
Une revue littéraire
Résolument littéraire, Kometa publie les textes d'auteurs en majorité, et de quelques journalistes. On peut y lire les textes des écrivains Emmanuel Carrère sur la Géorgie, Christophe Boltanski sur les oligarques, mais aussi des auteurs, journalistes et activistes écrivant dans la revue depuis le terrain comme la Biélorusse Svetlana Alexievitch, prix Nobel de littérature 2015, sur les Ex-Soviétiques ou des lettres avec un prisonnier de Vladimir Poutine par exemple.
Cette revue journalistique entend se démarquer par son approche littéraire. Elle comporte des grands récits, des rencontres, des reportages photographiques et des ponts d’échanges d’idées entre Est et Ouest avec la rubrique « correspondances » sous forme de lettres.
« On veut donner du sens grâce aux auteurs qui arrivent à mettre des mots et des images sur l’Histoire. Elle se déroule sous nos yeux et accélère avec les guerres récentes, expose Léna Mauger, la rédactrice en chef. J’aime éveiller la curiosité chez les lecteurs. Ils peuvent être intéressés par les sujets ou le devenir grâce aux écrivains. »
« On réalise de la géopolitique de l’intime chez Kometa. Nos auteurs de renom, spécialistes dans leur pays, savent très bien incarner leurs récits. La force du texte transparaît d’autant plus pour ceux qui sont actuellement menacés par leur propre gouvernement », ajoute la rédactrice en chef, anciennement à la revue XXI. Des parrainages de la part de mécénats privés sont en cours de développement pour ces auteurs menacés.
Actuellement avec trois numéros parus, Kometa est distribué en librairie à un rythme trimestriel et un tirage moyen de 10 000 exemplaires. Le mook revendique 10 000 ventes par numéro, dont 2 000 via les abonnés.
Rester indépendant
Grâce à une campagne de financement participatif puis une communication via la plateforme KissKissBankBank, Kometa est un média sans publicité ni appartenance à un groupe de presse. Le mook vit de ses abonnements et de ses ventes en librairie en France, en Suisse et en Belgique.
Au décollage, une première levée de fonds a été réalisée auprès de huit investisseurs privés : Isabelle, Philippe et Christine d’Ornano, Karel Gaultier, Éric Lux, Vera Michalski, Xavier Niel et le média Heidi.news. Mais dans un souci de libre arbitre et d’indépendance, personne ne possède plus de 20% des actions de la revue qui espère bien devenir pérenne.
Le prochain numéro de Kometa, intitulé Qui aime encore les États-Unis ?, paraîtra le 5 septembre. La revue entend donner la parole à d’autres pays et récolter leurs avis sur le géant américain à l’approche de ses élections présidentielles.
Kometa n’a pas fini de raconter l’Est. À la rentrée d’automne sera aussi lancée une collection hors-série se concentrant exclusivement sur un pays par numéro. Honneur à l’Arménie en novembre, pays également en proie à des conflits. La France accueille sa 2e plus grande communauté dans le monde derrière les États-Unis. Le titre paraîtra en partenariat avec le festival un week-end à l’Est.