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Les meilleures ventes de livres du 7 au 13 juillet 2025 : Adèle Yon, le tube de l'été

Adèle Yon - Photo © Charlotte Krebs/Julliard

Les meilleures ventes de livres du 7 au 13 juillet 2025 : Adèle Yon, le tube de l'été

Le Top 20 NielsenIQ BookData/Livres Hebdo n’accueille aucun nouveau titre cette semaine. Constamment dans les meilleures ventes de roman depuis mai, le premier roman d'autofiction multiprimé Mon vrai nom est Elisabeth d’Adèle Yon, paru en février aux éditions du Sous-sol, s'affirme comme un tube littéraire de l'été.

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Par Éric Dupuy
Créé le 16.07.2025 à 18h00

Il s'approche des 100 000 exemplaires vendus depuis sa parution en février aux éditions du Sous-sol. Mon vrai nom est Élisabeth, d’Adèle Yon, est dans le Top 10 du classement des ventes de romans NielsenIQ BookData (GfK)/Livres Hebdo sans discontinuer depuis la mi-mai, et deuxième cette semaine, en progression de deux places.

Il faut dire que ce premier roman d'autofiction collectionne les distinctions printanières, propices à un succès estival, parmi lesquelles les prix du Nouvel Obs 2025, Essai France Télévisions 2025 puis celui des lectrices du magazine Elle 2025, dans la catégorie Essai, à la mi-juin… À chaque fois, un réassort de 10 000 exemplaires est opéré par Interforum. Incroyable destin pour un premier titre tiré à 5 000 exemplaires au départ et écrit par une femme âgée tout juste de 30 ans. « Au-delà de ma propre conviction sur le texte, confiait l’éditeur Adrien Bosc à Livres Hebdo alors qu’il visait les 50 000 ventes avant l’été (il dépasse les 82 000 GfK), j'ai vu le reste de la maison et du groupe s'en emparer en toute autonomie. Il devenait "leur" livre. Et puis, très vite, les libraires ont suivi, la presse aussi ».

En effet, dès la fin d’année dernière, Laëtitia Favro de Livres hebdo décryptait qu’« avec ce travail de réparation, Adèle Yon écrit l'histoire méconnue d'une violence perpétrée sous couvert d'avancée scientifique, et éclaire le terrible sort réservé à celles que la médecine a condamnées plutôt que guéries ».

Double exposition en rayon

Quant à l’histoire, c’est celle d'une femme que ses enfants n'appellent pas maman, ni ses petits-enfants, grand-mère. Pour tous, elle est « Betsy », et plus souvent encore, elle est celle dont on ne parle pas. Celle que sa famille ne voyait que trois semaines par an, au mois d'août, dans la maison de La Trinité-sur-Mer où frères, sœurs et cousins se réunissaient pour les vacances d'été. Une « femme inoffensive », « dont les sorties inattendues ne cessaient d'amuser la galerie ». Une épouse qui ne vivait plus avec son mari. Une dame autrefois jalousée pour sa beauté qui portait des marques sur le crâne, comme « deux zones d'ombre de chaque côté de son visage ». Après avoir été diagnostiquée schizophrène, elle a été lobotomisée dans les années 1950.

Lire aussi : Adèle Yon, Mon vrai nom est Elisabeth (Éditions du sous-sol)

Le mélange enquête familiale – essai psychiatrie confère une double exposition au titre qui se dévoile aux rayons littérature et essais, élargissant le bassin de lecteurs, notamment dans grandes chaînes culturelles qui représentent près de 15 % des ventes, dominées il est vrai de loin par le circuit de la librairie de deuxième niveau (43 %) et de premier niveau (40 %).

Le cas Mon vrai nom est Élisabeth illustre la capacité du segment de l’autofiction à créer des best-sellers avec un triple alignement qui s’opère : un sujet sociétal fort, l’appui des libraires et une consécration médiatique rapide. Pour Interforum, la dynamique de réassort laisse entrevoir un long tail rémunérateur ; pour l’éditeur, elle confirme qu’un lancement d’hiver peut désormais rivaliser avec les rentrées d’automne, à condition de maîtriser la montée en puissance industrielle.

Retrouvez ici l'intégralité du classement des meilleures ventes de la semaine

 

Les meilleures ventes de la semaine du 7 au 13 juillet 2025

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