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Les bibliothèques se protègent de Donald Trump

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Les bibliothèques se protègent de Donald Trump

Des bibliothèques américaines changent leur politique de protection de la vie privée ou créent des fichiers de sauvegarde au Canada afin de protéger leurs usagers d'une possible surveillance américaine. 

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Par Cécilia Lacour
Créé le 01.12.2016 à 18h19 ,
Mis à jour le 01.12.2016 à 23h53

La Bibliothèque publique de New York a modifié, mercredi 30 novembre, sa politique de protection de la vie privée suite à l'élection de Donald Trump à la Maison blanche. Selon le quotidien The Guardian, le site internet de la structure précisait, il y a encore une semaine, que "toute information collectée par la Bibliothèque peut être divulguée en vertu d’une citation à comparaître, d’une ordonnance judiciaire ou à toute autre autorisation donnée par la loi".

Désormais, la page internet de la bibliothèque stipule que "parfois, la loi [l’]oblige à partager [des] informations [sur ses usagers] en cas de citation à comparaître, de mandat d’arrestation ou sur injonction d’un juge. [Elle peut] partager ces informations seulement si, après un examen minutieux, [elle] pense que la loi, y compris celle sur la protection de la vie privée applicable aux documents de la Bibliothèque, l’oblige à le faire". La Bibliothèque publique de New York assure également que les informations relatives à ses lecteurs ne seront pas conservées "plus longtemps que nécessaire".
 
Internet s'archive au Canada

En parallèle, la bibliothèque numérique du web, Archive.org, qui archive Internet depuis 20 ans, a annoncé sur son blog, ce jeudi 1er décembre, qu’elle allait créer une nouvelle sauvegarde de données au Canada afin de "répondre à la menace d’une surveillance gouvernementale accrue" et "protéger la vie privée des lecteurs dans l’univers numérique".
 
De son côté, l’American Library Association (Association des bibliothèques américaines) a présenté ses excuses après avoir publiquement affirmé, le 18 novembre, que ses membres "travailleront avec le président-élu Trump". Dans les colonnes de l’American Libraries Magazine, Julie B. Todaro, présidente de l'association, a reconnu que "cette affirmation a pu être interprétée comme une capitulation face à la nouvelle administration", avant de rappeler que les valeurs de l’association n’ont pas changé, c’est-à-dire "accès libre, liberté intellectuelle, confidentialité et protection de la vie privée". Selon elle, "il est clair que ces valeurs sont en désaccord avec les positions officielles défendues par l’administration de Trump".
 
Dès son élection, Donald Trump a choisi Mike Pompeo pour prendre la tête de la CIA, la première agence de renseignement américaine, qui a affirmé qu’il était urgent d’améliorer les capacités de surveillance des Etats-Unis. Une position officielle renforcée avec la nomination de Jeff Sessions au poste d’"attorney general", l’équivalent du ministre de la Justice.

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