L'ouvrage, paru en 2010 en Allemagne et en avril 2015 en France chez Perrin (Goebbels, volume 1 : 1897 - 1937, et Goebbels, volume 2 : 1937 - 1945), a été signé de l'historien allemand spécialiste du nazisme Peter Longerich. Comme le racontait en avril Le Figaro, l'auteur reconnait avoir largement utilisé comme source le journal de Joseph Goebbels mais n'y voit aucun problème. "Bien au contraire", raconte le quotidien, "il s'insurge : 'Si vous acceptez qu'une personne privée contrôle les droits d'auteur des journaux de Goebbels, vous donnez, en théorie, le droit de contrôler la recherche sur ce sujet.'"
Si initialement, Random House avait accepté de verser 1% aux héritiers afin d'éviter les poursuites, l'éditeur a, par la suite, renoncé, affirmant par la voix de son représentant Rainer Dresen qu'"aucun centime ne d[evait] revenir à un criminel de guerre". Lors du procès, ce dernier a expliqué avoir proposé à la partie adverse de lui verser les sommes à condition qu'elles soient ensuite reversées à un organisme oeuvrant pour la mémoire de l'Holocauste. Cordula Schacht, l'avocate des héritiers de Goebbels, par ailleurs fille d'Hjalmar Schacht, qui fut le ministre de l'Économie d'Hitler et président de la Reichsbank, a refusé la proposition, maintenant que l'argent devait revenir aux descendants des frères et sœurs de Goebbels, dont les droits courrent jusqu'à la fin de l'année 2015.
Lors du jugement jeudi, Rainer Dresen s'est dit profondément choqué que le tribunal n'ait pas pris "à une seule seconde" en compte les questions de morale. Random House devrait faire appel du jugement devant la cour fédérale d'Allemagne.