"Le public a une capacité de concentration inférieure en virtuel" avance Emmanuelle Flamant, chargée de communication à Atlas (Association pour la promotion de la traduction littéraire). Adapter le programme en fonction du numérique et de ses contraintes fut le premier défi auquel se sont frottées les équipes de l’Atlas et des Assises.
Effectivement, les tables rondes de parfois plusieurs heures ne furent pas au rendez-vous durant cette 37ème édition. "Nous avons remarqué que durant les vidéos sans interaction, le public décroche au bout de 10 minutes" continue la chargée de communucation. "Il a donc fallu créer de nouveaux formats" explique-t-elle.
Parmi eux, le feuilleton, qui permet, à travers des épisodes d’une quinzaine de minutes, de traiter en profondeur d’un sujet. 14 ateliers de traduction sur l'application "Zoom" furent organisés. Accessibles via une inscription préalable, ils ont tous été complet avec, pour certains, une liste d’attente. "Les gens apprécient les ateliers car les ateliers reproduisent cette part d’échange et de chaleure habituellement présente aux assises" précise Emmanuelle Flamant, qui ajoute : "la clé c’est le participatif".
Afin de coordonner le programme du week-end et de garder "un fil un peu vivant", des directs de quelques minutes furent également mis en place. A coups de jeux de mots, de "casse margoulette" et d’élocution travaillée, Margot Nguyen Béraud, présidente du conseil d'administration d’Atlas, et Jörn Cambreleng, Directeur de l’équipe, ont ainsi animé les trois jours.
Un jeu d’équilibriste
A l’instar d’un festival classique, les coulisses d’un événement numérique, équipe technique et maintenance informatique, sont capitales. Pour les Assises de la traduction, c'est passé par une organisation spécifique. En octobre, prévoyant les difficultés que le présentiel pouvait poser, l’équipe de l’Atlas est venue à Paris afin d’enregistrer les intervenants.
L’adaptation est également passée par le choix des plates forme : la chaîne youtube "Atlas TV" pour les entretiens et les feuilletons et "Radio Atlas" pour les formats davantage audios comme les lectures. Pour les difficultés techniques, plusieurs solutions ont été trouvées. Une semaine en amont, des formations sont organisées. "Tous nos animateurs invités ne sont pas chevronnés en informatique et il nous a donc paru essentiel d'organiser une formation de la plateforme zoom pour chacun d’eux" confesse Emmanuelle Flamant.
A chaque atelier, ils étaient accompagnés d’un traducteur qui les assistait et d’une personne capable de résoudre tout problème technique. Au final, c’est 60 minutes de live, 3h30 d’enregistrement et 10 heures d’atelier qui ont composé le programme."C’est un véritable jeu d’équilibriste car nous avons dû travailler dans l’urgence et que la part technique est très lourde" reconnaît toutefois la chargée de communication, qui confie commencer d’ores et déjà à travailler sur un printemps de la traduction possiblement numérique.
Pour terminer en beauté les assises, un after a été organisé avec des associations de traducteurs du monde entier le samedi 28 novembre à 21h autour de la thématique de l’incipit. Diffusion sur la chaîne youtube Atlas TV, Facebook et Zoom.
L’intégralité de la 37ème édition des Assises de la traduction littéraire est à retrouver en replay sur Atlas TV.