Qui mieux que la série "Empreintes" sur France 5 (vendredi, 21 h 30 ; rediff. dimanche, 8 h) permet de faire entrer le téléspectateur dans l'intimité des grands écrivains de notre époque ? Coordonnée par la journaliste du Monde Annick Cojean, sur une idée de Philippe Villamitjana, alors directeur de la chaîne, la série lancée en septembre 2007 pour une durée prévue de quatre ans devait proposer 120 documentaires sur autant de personnalités de toutes disciplines, du cuisinier au musicien en passant par les écrivains et artistes de tous bords, pour "prendre la parole de ceux qui sont là ». Cela vient d'être le cas d'Erik Orsenna et d'Hélène Carrère d'Encausse. Ce sera au tour de Jacques Sempé, le 25 novembre, et de Maryse Condé, le 2 décembre, d'ouvrir leurs portes et de commenter leur création... Une trentaine de nouveaux dossiers sont d'ores et déjà en production pour une diffusion jusqu'en juin 2012, et la saison 2012-2013 est déjà à l'étude. "Même si le principe d'une collection est d'avoir un début et une fin, nous avons encore beaucoup de projets. L'émission est devenue une référence », explique Annick Cojean, qui introduit chaque film à l'antenne pour en justifier le choix. Plus du tiers des films déjà diffusés sont consacrés à des écrivains, avec quelques jolis morceaux qu'elle affectionne particulièrement : Patrick Modiano par Bernard Pivot, l'un des premiers films, Françoise Héritier, "merveilleuse », Erik Orsenna "en symbiose avec Joël Calmette le réalisateur et ça se sent », Philippe Labro, "très réussi », Julia Kristeva, "la découverte », soeur Emmanuelle "malgré les tubes des soins hospitaliers », Elisabeth Badinter "par quelqu'un qui ne la connaissait pas »... Certains manques sont regrettables : "Edmonde Charles-Roux est d'accord mais repousse toujours le projet. » D'autres menacés par le temps : "Je ne comprends pas que l'on n'ait pas encore Maurice Nadeau, il a tellement de choses à dire », et plus de femmes, d'une manière générale. «Elles représentent moins de 25 %. » Reste que si quelques-uns, comme Charles Aznavour, en refusent l'idée, "beaucoup de gens aimeraient en être » avant qu'il ne soit trop tard, heureux et fiers sans doute, de "commenter l'empreinte qu'ils laissent ».