Les faits se sont déroulés le soir du 21 mars 2014. La plaignante de l’affaire contacte Michel Brûlé pour un projet d’écriture dans sa maison d’édition, Les Intouchables, qui se trouve dans le sous-sol de la résidence privée de l’éditeur. Après quelques minutes, Michel Brûlé invite la jeune femme à prendre une douche. Celle-ci refuse. Mais l’homme alors âgé de 50 ans « s’approche d’elle, déboutonne sa chemise, l’embrasse, lui touche les seins, les fesses, le pubis », a rappelé le magistrat. La jeune femme arrive malgré tout à échapper à son agresseur.
Le consentement
3 ans après les faits, la victime finit par porter plainte dans la foulée du mouvement #MeToo. Une première audience est tenue en février 2020, au cours de laquelle l’éditeur affirme avoir pu « lire du désir » dans les yeux de la femme. Le tribunal ne croit pas à la version des faits de Michel Brûlé, qui reconnaît qu’ « À aucun moment, elle (la victime) n’a consenti aux comportements sexuels de l’accusé. L’accusé ne s’est jamais informé du consentement de la plaignante. À l’époque, il s’était dit "ça passe où ça casse."»
Michel Brulé, 56 ans, est à l’origine de plusieurs maisons d’édition québécoises : Les Editions des Intouchables (en 1993), spécialisée dans la littérature jeunesse, Les Editions Cornac et Les Editions Michel Brulé, qui publie une dizaine de nouveautés par an. Il a publié quelques grandes séries jeunesse comme les trois premiers tomes de la série fantastique Amos Daragon, écrite par Bryan Perro, Le journal d’Aurélie Laflamme par India Desjardins et la série BD Les Bouctouches. Il a aussi écrit des romans comme Vivi et les Cadeaux, Carré Argent et des livres politiques tel que Henri-Paul Rousseau, le siphonneur de la caisse de dépôt.
Lors du jugement, l’éditeur fera l’objet d’un rapport présentenciel - soit un rapport préparé par un agent de probation afin d'orienter le juge sur la peine qu'il doit imposer - pour déterminer les risques de récidive.