En Italie, l’écrivain Antonio Scurati a vu son discours déprogrammé sur la chaîne télévisée RAI 3 dans le cadre des commémorations de la libération de l’Italie de l’Allemagne nazie le 25 avril 1945. Le Transalpin voulait mettre en garde et dénoncer les liens forts, selon lui, entre le gouvernement de la présidente du conseil Giorgia Meloni et l'héritage fasciste laissé par Benito Mussolini avec l’appui de l’Allemagne d’Adolf Hitler.
Cette annulation fait polémique, elle est perçue comme une censure de la part du groupe audiovisuel national qui invoque des « raisons éditoriales ». Antonio Scurati dénonce les pratiques du gouvernement d’extrême droite dans les colonnes du journal Le Monde : « Ce gouvernement continue à vouloir réécrire l’Histoire et à imposer son hégémonie au pays par la force et le levier de la politique. Cette affaire révèle que sa conception du pouvoir n’est pas exactement dictatoriale, mais qu’elle est bel et bien autoritaire. »
L’auteur napolitain est connu pour plusieurs romans sur Benito Mussolini et récemment Fascismo e populismo (Bompiani), décrivant le fascisme historique et le populisme contemporain.
De son côté, Giorgia Meloni se défend en publiant tout de même le discours de l’écrivain sur sa page Facebook et en prétextant la demande de 1 800 euros de la part d’Antonio Scurati pour son intervention. Un climat politique tendu et une fracture visible au sein du pays à l’aube des commémorations de la fin de la Seconde Guerre mondiale.