Le travail de Calixthe Beyala pour le compte de Michel Drucker reconnu en appel

Michel Drucker ©DR

Le travail de Calixthe Beyala pour le compte de Michel Drucker reconnu en appel

L'animateur de télévision devra verser 40 000 euros à l'auteure qui avait écrit à sa place un livre à paraître chez Albin Michel et finalement non publié.

Par Hervé Hugueny
avec hh, avec afp Créé le 15.04.2015 à 20h04

Dans un arrêt rendu le 12 janvier, la cour d'appel de Paris a condamné Michel Drucker à verser 40 000 euros à Calixthe Beyala, pour n'avoir pas rémunéré l'écrivaine qui avait écrit un livre à sa place, indique l'AFP.

En juin 2005, un contrat de commande d'ouvrage avait été conclu entre le présentateur de télévision et les éditions Albin Michel, pour un livre d'entretiens dans lequel Michel Drucker devait répondre aux questions de Régis Debray. Un projet avait été rédigé mais l'ouvrage n'avait finalement pas été publié.

Calixthe Beyala affirme avoir rédigé à la requête de son ancien compagnon les réponses aux douze questions de Régis Debray, mais n'avoir jamais reçu les 200 000 euros qu'il lui avait promis.

L'écrivaine française d'origine camerounaise avait indiqué ne pouvoir fournir de contrat écrit attestant cet accord, “dès lors que la relation de concubinage qu'elle entretenait à l'époque avec Michel Drucker la plaçait dans l'impossibilité morale d'exiger de lui qu'il formalise par écrit son engagement”.

Déboutée en première instance

En juin 2009, Calixthe Beyala avait été déboutée par le tribunal de grande instance de Paris qui l'avait condamnée à payer un euro à Michel Drucker pour procédure abusive.

Le tribunal avait reconnu la collaboration de Calixthe Beyala pour trois questions seulement sur les douze, mais avait considéré que son travail, essentiellement “technique”, n'était pas une “oeuvre originale” et à ce titre n'était pas susceptible de “protection par le droit d'auteur”.

La cour d'appel a estimé en revanche que l'écrivaine avait bien “oeuvré à la composition du manuscrit”, en répondant aux 12 questions posées et qu'elle était par conséquent “fondée (...) à se prévaloir de l'exécution d'une prestation au profit” de Michel Drucker.

Au cours de la procédure, l'animateur a reconnu “une collaboration spontanée” de Mme Beyala, souligne la cour. Dans son arrêt, elle estime également que la “relation intime établie depuis plus de deux années” entre les deux parties justifiait que Calixthe Beyala se soit trouvée “dans l'impossibilité morale” d'exiger un contrat établissant sa rémunération.

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