Le jury du prix Médicis 2020 a récompensé, vendredi 6 novembre, Chloé Délaume pour
Le cœur synthétique paru au Seuil. Le prix Médicis du Roman étranger a été attribué à
Un promeneur solitaire dans la foule d'Antonio Muñoz Molina, traduit par Isabelle Gugnon, publié également au Seuil, tandis que le prix Médicis de l'Essai a distingué
Fin de combat de Karl Ove Knausgaard, traduit par Christine Berlioz et Laila Flink Thullesen, Jean-Baptiste Coursaud et Marie-Pierre Fiquet et publié chez Denoël.
La présidente du jury et romancière
Marie Darrieussecq a annoncé en direct sur France Inter la liste des lauréats.
"Nous avons fait un pari modeste (avec l'ensemble des jurés), a-t-elle déclaré, (
de miser sur) la réservation et retrait. (...) Il y a tous ces libraires qui essayent, qui se donnent les moyens de sauver le livre, ce produit de première nécessité. Moi je dis aux lecteurs du Médicis, allez commander vos livres chez votre libraire !"
Dans
Le cœur synthétique,
Chloé Delaume, qui était présente sur le studio de France Inter lors de la proclamation, présente une attachée de presse de 46 ans, célibataire, qui vit avec son chat. Elle culpabilise de ne pas gérer sa solitude comme une véritable féministe et tente surtout d'oublier sa détresse via son travail dans une grande maison d'édition ou en sortant avec ses amies. Empreint d'humour, ce roman a été salué par Marie Darrieussecq qui a apprecié
"sa légèreté" ainsi que la capacité de la romancière à
"expérimenter des formes différentes dans l'écriture" à chaque ouvrage.
Côté étranger, c'est l'Espagnol
Antonio Muñoz Molina qui a été distingué pour
Un promeneur solitaire dans la foule, traduit par Isabelle Gugnon et paru au Seuil. Il s'agit d'un récit poétique du monde,
"une rêverie" selon Marie Darrieussecq, que l'auteur a encapsulé via des centaines d'entrées issues de ses voyages à Paris, à New York, à Londres ou à Lisbonne. Il s'intéresse tout particulièrement aux affiches, aux annonces publicitaires, aux tickets jetés et aux bruits de la rue qu'il considère comme des matériaux de rebut desquels émergent la réflexion et la pensée humaines.
Enfin, le Médicis essais a récompensé le Norvégien
Karl Ove Knausgaard pour
Fin de combat, dernier volume de son autobiographie. L'écrivain examine son rapport à la vie, à l'amour et à la mort ainsi que les conséquences de son oeuvre sur son existence. A 40 ans, il partage son quotidien entre l'écriture et l'éducation de ses trois enfants en bas âge, menant une vie bien réglée jusqu'à ce que son oncle lui dise être opposé à la publication du premier tome de l'oeuvre.
Le jury du Médicis réunit Marianne Alphant, Michel Braudeau, Marie Darrieussecq, Dominique Fernandez, Anne Garreta, Patrick Grainville, Andreï Makine Frédéric Mitterrand, Pascale Roze et Alain Veinstein.
En
2019, Luc Lang
(La tentation, Stock), Audur Ava Olafsdottir (
Miss Islande, traduit par Eric Boury, chez Zulma) et Bulle Ogier et Anne Diatkine (
J'ai oublié de , Seuil) ont respectivement remporté le prix Médicis du Roman français, du Roman étranger et de l'Essai.