Roberto Platé a scénographié le 18 juin la vitrine de la librairie la Hune à Paris qui met à l'honneur jusqu'au 8 juillet l'ouvrage
Tableau de scène (Artlys), catalogue de l'exposition à la
Maison de l'Amérique latine consacrée aux 40 ans de la carrière exceptionnelle du plasticien scénographe argentin.
Le scénographe, âgé de 73 ans, privilégie dans ses mises en scène et décors pour le théâtre, l'opéra, la danse et parfois la mode, les installations en trompe l'oeil, jouant avec les perspectives. Tout comme il a «encadré» la Maison de l'Amérique latine avec un cadre géant doré, installation monumentale sur le boulevard Saint-Germain, la vitrine de la Hune présente un ensemble de cadres mettant en avant plusieurs documents d'archives.
Les ouvrages sur la scénographie sont assez rares et celui-ci, réalisé avec la Bibliothèque nationale de France et la Comédie française est particulièrement riche, tout comme l'exposition qui présente de nombreuses maquettes. Quand on lui demande la définition de «scénographe», Roberto Platé répond dans le livre que
«le mot décorateur est utilisé en France, mais il peut y avoir une confusion entre le décorateur d'un appartement, et celui qui conçoit un spectacle avec le metteur en scène. Le mot scenografica est italien.» Mercredi 26 juin à partir de 18h, il sera d'ailleurs à la Maison de l'Amérique latine pour expliquer sa démarche et déambuler dans l'exposition.
La particularité de Roberto Platé est d'avoir commencé sa carrière comme plasticien, multipliant les happenings et installations notamment avec James Rosenquist ou Andy Warhol. Il arrive en France dans les années 1970 et participe à des productions prestigieuses de théâtre et d'opéra avec Alfredo Arias, Jorge Lavelli, Claude Régy, Marguerite Duras ou Pierre Constant. Pour la danse, il signe les décors de Lucinda Childs ou Dominique Bagouet, et collabore aussi avec Christian Dior et Yves Saint Laurent. Il fait partie de ces Argentins qui insufflent ce «
délire joyeux et créatif, dépoussiérant le théâtre» explique Marie Binet la commissaire d'exposition.
Il travaille toujours aujourd'hui pour la scène et rien qu'en 2013, il a réalisé trois scénographies, deux opéras, l'un pour Alfredo Arias, l'autre pour Pierre Constant, deux pièces avec Benoît Jacquot, et une zarzuela,
La Verbena de la Paloma pour Christine Mananzar.
Les Parisiens peuvent d'ailleurs voir actuellement au Petit Herbertot,
L'Uruguayen de Copi avec Claire Ruppli, qu'il a mis en scène.