Les Britanniques achètent désormais davantage de livres en semaine que pendant le week-end : cette constatation inattendue est issue de l'étude "Books & Consumers" 2011 menée par Bowker Market Research (ex-Book Marketing), présentée le 30 fin mars. Le lundi, et non le samedi, est devenu le jour où les acheteurs de livres dépensent le plus. Ce changement du rythme dans la consommation de livres serait l'une des modifications produites par l'ebook et les ventes en ligne. En revanche, selon Steve Bohme, directeur des recherches, les livres numériques n'ont pas influencé le nombre d'acheteurs de livres outre-Manche - 66 % des femmes et 62 % des hommes entre 13 et 79 ans ont acheté au moins un livre en 2011.
Les consommateurs britanniques ont acheté 344 millions de livres en 2011, pour une valeur globale de 2,137 milliards de livres sterling. Le nombre d'exemplaires de livres papier achetés a baissé de 3 % par rapport à 2010, mais cette baisse a été compensée par les achats d'ebooks, de sorte que le marché a augmenté légèrement en volume. En revanche, malgré une progression du marché du livre numérique de 50 millions de livres sterling par rapport à l'année précédente, les ventes globales ont baissé en 2011, comme en 2010 et en 2009. Au total, en 2011, le chiffre d'affaires du marché du livre a marqué un retrait de 9 % en valeur par rapport à 2008.
Malgré la progression des ventes d'ebooks, leur prix plus bas ne permet pas de compenser l'érosion des ventes de livres physiques. Au Royaume-Uni, un livre numérique coûte en moyenne 30 % de moins qu'un livre papier au format de poche, et 50 % de moins qu'un livre broché. Par ailleurs, 20 % environ des achats se portent sur des livres publiés en dehors de l'édition traditionnelle (livres publiés à compte d'auteur ou par des sociétés spécialisées dans les nouveaux médias), mais ceux-ci ne représentent que 4 % des ventes de livres numériques en valeur. Dans le secteur traditionnel, le prix moyen d'un ebook reste plus bas que celui d'un poche, mais la différence est nettement moins importante : 20 % environ, mais seulement 14 % pour les romans. Globalement, l'enquête de Bowker montre que le secteur du poche est celui qui est le plus directement menacé par le livre numérique, qui lui a pris des parts de marché.
En 2011, les livres numériques ont représenté plus de 10 % des achats en volume dans maints secteurs de fiction pour adultes : épouvante (16 %), romans sentimentaux (14 %), classiques (13 %), polars (11 %). En non-fiction, ils ont surtout eu un impact dans les domaines du livre de voyage, des "histoires vraies" et du développement personnel. L'étude fait également apparaître que les consommateurs rejettent l'idée d'offrir un livre numérique : il représente seulement 5 % du marché du cadeau, très important en Grande-Bretagne, alors que, en 2011, 29 % des romans étaient achetés pour être offerts. Seul secteur en croissance (en valeur et en volume), le livre pour la jeunesse reste peu concerné par les ebooks.