Le week-end a sauvé la fréquentation de la Foire du livre de Bruxelles qui avait mollement débuté le jeudi 20 février. Elle s’est terminée avec un nombre stable de visiteurs - 67 000 entrées - et des ventes en léger retrait (1). En phase avec le marché belge en 2013, qui est en baisse avec une concentration des achats sur la fin d’année. "Nous étions dans l’expectative mais à partir de la Saint-Nicolas, les ventes ont décollé", a constaté Michel Chabotier chez Média Diffusion en Belgique. Sans prix unique et pénalisée par la tabelle (surcoût appliqué sur les livres français par Hachette et Interforum), "la librairie indépendante se maintient après un premier semestre difficile, la fin d’année a sauvé les meubles", note Régis Delcourt, à la tête du Syndicat des libraires francophones de Belgique. Ce que confirme Isabelle Plumier, chez Club, chaîne qui a progressé en Wallonie mais baissé à Bruxelles : "Notre activité est marquée par une concentration sur quelques jours en fin d’année, ce qui est compliqué pour la gestion des stocks." Il n’existe pas d’outils de mesure comme GFK ou Ipsos en Belgique, mais du côté des principaux diffuseurs, Patrick Moller, le directeur commercial de Dilibel (Hachette Belgique), estime que le marché est en recul de 1,5 % en 2013, soit un demi-point en dessous du marché français, précisant que Dilibel a maintenu son chiffre. Même son de cloche pour Anne Lemaire chez Interforum Benelux, qui note cependant "un mois de décembre très bon, renouant avec des résultats que l’on n’avait pas vus depuis cinq ans".
Du coup, pour maintenir leur activité, beaucoup de libraires font le choix de la diversification à l’instar de Filigranes qui a agrandi en 2013 sa libraire principale de 1 000 m2 en créant des alcôves dédiées aux produits dérivés. "Les gadgets représentent désormais 10 % de notre chiffre d’affaires contre 2 % avant", explique Marc Filipson, le P-DG. Club a lancé un concept de magasins qui met l’accent sur le loisir créatif et dont le dernier en date sera inauguré samedi 1er mars à Louvain-la-Neuve. Tandis que Cook & Book, restaurant-librairie ouvert par le créateur de la chaîne de restauration Le Pain quotidien, Cédric Legein, et Déborah Drion, une ancienne avocate, a progressé de 2 % en 2013 et que la part du livre dans son chiffre d’affaires est de 40 %. De Bruxelles, Anne-Laure Walter
(1) Voir les articles sur Livreshebdo.fr.