Après une inauguration, vendredi 9 septembre au matin, par Laurent Hénart, maire de la cité lorraine, sous un temps splendide, la manifestation a pu commencer sous les meilleurs auspices et investir le grand chapiteau de la place de la Carrière, mais aussi l'Hôtel de Ville, l'Opéra ou encore la Prefecture. Dans le cadre du plan Vigipirate, les entrées et sorties des lieux de programmation étaient étroitement surveillés et les contrôles systématiques autour de la place Stanislas, occasionnant quelques ralentissements pour l'accès aux événements de grande affluence.
Rires et "inspiration divine"
Organisateurs, intervenants et public, tous ont salué la grande qualité, cette année encore, des tables rondes, conférences et rencontres qui ont rythmé le week-end nancéen.
Le premier temps fort, vendredi 9 septembre, a été la venue de la rock-star James Ellroy, dans les salons de l'Hôtel de ville bondés. Entre deux interventions à Vincennes pour le festival America, "The Dog", en chemise hawaïenne, a fait un aller-retour jusqu'en Lorraine et a comme à son habitude fait le show et marqué les esprits. Il est tour à tour revenu sur son amour pour la culture française, sur le conservatisme et la religion, sur l'histoire des Etats-Unis et de Los Angeles, ainsi que sur son inspiration. "D'une certaine manière, mes livres viennent directement de Dieu. J'ai passé un pacte avec lui pour écrire", a-t-il calmement expliqué avant de s'en prendre à Alexandre Dumas : "Toute mon œuvre est une réaction à Alexandre Dumas. Si mon écriture est aussi rapide, violente, saturée de sexe et de “groovy shits”, c'est surement parce qu'enfant, je ne me suis jamais autant emmerdé qu'en lisant “Le Comte de Monte-Cristo”".
Salle comble également, le lendemain, pour Joann Sfar, qui aura tout autant fait rire la salle en revenant sur ses origines juives, son rapport à la psychanalyse ou bien encore sur le décès puis les obsèques de son père. Toujours sur un ton léger et devant des centaines de personnes hilares, Alain Mabanckou, venu défendre Le Monde est mon langage (Grasset) est notamment revenu sur sa passion pour la "sape". L'écrivain franco-congolais s'est aussi intéressé à la francophonie, voulant prendre le contre-pied du pessimisme et de l'alarmisme ambiant, et fait un constat rayonnant de la création francophone, qu'il a qualifié de "poussière d'étoiles".
Record de participation
Dimanche 11 septembre en fin de journée, la mairie de Nancy annonçait un nouveau record d'affluence avec une première estimation de la participation à plus de 185 000 personnes sur tout le week-end. Plus particulièrement, l'Opéra de la ville, dans lequel se déroulait plusieurs rencontres majeures a atteint sept fois durant le week-end sa jauge maximale de 1200 personnes, et environ 30 000 personnes au total ont dû être refusées à l'entrée des rencontres.
Sous le chapiteau, où les éditeurs, auteurs et libraires déployaient leurs stands, les sourires étaient également de mise, et les lecteurs se bousculaient pour obtenir des dédicaces. Plusieurs libraires indiquaient ainsi, dimanche matin, de nombreuses ruptures de stock.
Prix des libraires, Goncourt de la biographie, ou encore prix Livres et droit de l'Homme de la ville de Nancy, le Livre sur la place a enfin, tout au long du week-end, distribué ses récompenses, que Livres Hebdo a récapitulé ici.