Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon de Jean-Paul Dubois, publié en août dernier à l'Olivier, a reçu le prix Goncourt ce lundi 4 novembre 2019. Il a été préféré à
La part du fils de Jean-Luc Coatalem (Stock),
Soif d'Amélie Nothomb (Albin Michel) et
Extérieur monde d'Olivier Rolin (Gallimard).
Jean-Paul Dubois l'a emporté au 2
e tour par 6 voix contre 4 à Amélie Nothomb. Son éditeur, L'Olivier, remporte pour la première fois la plus prestigieuse des récompenses littéraires.
Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon figure sur la liste des meilleures ventes GFK/
Livres Hebdo depuis sa sortie. Il s'est vendu à près de 46000 exemplaires d'après GFK.
La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.
L'écrivain toulousain a été couronné pour son 22
e ouvrage. Le roman retrace la vie kaléidoscopique de Paul Hansen, un régisseur emprisonné à Montréal. Depuis le fond de sa cellule, qu’il partage avec un meurtrier membre des Hell’s Angels, le protagoniste se souvient de son enfance toulousaine, de ses voyages au Danemark et de son exil au-delà de l’Atlantique.
Comme il est coutume, le lauréat s’est rendu chez Drouant, dont l’intérieur a été nouvellement rénové, pour recevoir son prix. Assis à gauche du président du jury, Bernard Pivo
t, il a d’abord remercié sa famille ainsi que son éditeur,
Olivier Cohen, et sa maison d’édition qu'il a comparé à
« une villa au bord de la mer ». «Je pense bizarrement à George Best, un footballeur de légende et un ivrogne vertigineux, qui a dit une des plus belles phrases pour moi, que j’essaie de m’appliquer : « je suis vraiment heureux d’être ici devant vous, flatté mais surtout heureux de me tenir debout », » a réagi
Jean-Paul Dubois.
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« C’est un magnifique Goncourt ! » , s’est, de son côté, exclamé
Bernard Pivot avant d’ajouter :
« L’an dernier nous avions couronné un jeune auteur, Nicolas Mathieu, cette année c’est un prix de consécration. Jean-Paul Dubois n’est peut-être pas jeune mais son roman est très jeune. »«C’est un plaisir de lecture qu’on peut déjà imaginer en film», a ajouté la jurée
Virginie Despentes. Alors que, deux fauteuils plus loin,
Philippe Claudel a saluait l’œuvre d’ «
un écrivain qui ne sacrifie aucun des personnages, secondaires comme figurants. Tout existe. Et par exemple le cinéma français des années 30, 40, 50 ou 60 soignait énormément les deuxièmes et troisièmes rôles… Nous avons un peu oublié cela aujourd’hui au profit d’un casting principal. En littérature, il arrive un peu la même chose. Mais ce n’est pas le cas de Dubois, un écrivain qui a aussi l’art du personnage. »Prix Femina et prix du roman Fnac en 2004
Conquis par ce roman "
magistral", Olivier Mony loue dans
sa critique pour
Livres Hebdo la "
puissance romanesque" de Jean-Paul Dubois: "[C’est]
l'attention portée à ces gens de rien, sans jamais aucun misérabilisme, et même avec une tendre ironie, la capacité à raconter leurs histoires par des tours et détours qui n'égarent jamais le lecteur, mais ne font que l'attacher à ces pauvres héros envapés".
Apprécié des circuits littéraires mais très discret, Jean-Paul Dubois a reçu le prix Femina et le prix du roman Fnac en 2004 pour
Une vie française (l’Olivier). C’est la deuxième fois qu’il figure dans une sélection du Goncourt : en 2016, le jury avait finalement écarté son roman
La succession (l’Olivier) lors du second tour.
Jean-Paul Dubois succède à
Nicolas Mathieu, couronné l'an dernier pour
Leurs enfants après eux (Actes Sud).