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Le congrès de l’Ifla à Dubaï divise les bibliothécaires

Dubaï - Photo Wikimedia Commons

Le congrès de l’Ifla à Dubaï divise les bibliothécaires

La gouvernance de la Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques (Ifla), souhaitant s’ouvrir au monde entier, a proposé de tenir son rendez-vous 2024 aux Emirats arabes unis. Un État éloigné des valeurs qu’elle promeut et un choix vivement contesté par nombre de bibliothécaires.

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Par Fanny Guyomard
Créé le 07.07.2023 à 07h19

La Fédération internationale des associations et institutions de bibliothèques (Ifla) dévoie-t-elle des valeurs fondamentales des bibliothèques en organisant son congrès à Dubaï ? Sensible question soulevée par des organisations professionnelles, suite à l’annonce de la fédération internationale de tenir son prochain grand rendez-vous annuel, en 2024, aux Emirats arabes unis.

Atteintes à la liberté d’expression, détentions arbitraires, pratique de la torture, exploitation des ouvriers, développement immobilier trop important… « En choisissant Dubaï comme ville hôte de son congrès annuel, l’Ifla semble remettre en question ses engagements et cautionner des pratiques en contradiction avec ses propres principes », interpelle le Comité français international bibliothèques et documentation (CFIBD) dans une tribune, signée notamment par l’ADGBV (Association des directeurs de bibliothèques de grandes villes de France) et la CBPQ (Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec).

De son côté, l’Association des Bibliothécaires de France (ABF) a également publié la sienne.

Un référendum pour trancher la question 

Tenir un Congrès dans ce pays du Golfe a néanmoins un intérêt, reconnaît le CFIBD : l’ouverture aux bibliothécaires du monde entier, y compris ceux issus « d’Etats ne respectant pas les valeurs et les engagements de la Fédération ».

« Tous les pays et toutes les cultures peuvent enrichir avec intérêt le dialogue professionnel au niveau international. À ce titre, nous soutenons toutes les initiatives visant à rendre le congrès annuel accessible à plus de collègues et à des profils culturels plus diversifiés », avance le Comité. Avant de nuancer : « Il demeure cependant essentiel que ces échanges puissent se tenir dans de bonnes conditions, et notamment le respect de la sécurité des minorités, de la liberté d’expression et de la liberté de conscience. L’élargissement du dialogue ne doit pas se faire au prix de son appauvrissement ».

En réponse à ces contestations, l’Ifla laissera ses membres trancher la question dans un référendum, qui se clôturera le 2 août.

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