26 avril > Histoire France

Dumas reste sa référence. Simone Bertière a d’ailleurs, il y a plus de vingt-cinq ans, préfacé et annoté Vingt ans après. Chez l’auteur des Trois mousquetaires, elle a puisé cette manière de remettre l’histoire en mouvement comme on souffle sur des braises pour que le feu reprenne. Fidèle à cette méthode, elle raconte donc Louis XIII et Richelieu dans un récit enlevé.

Sur le fond, rien de nouveau. Mais l’historienne s’est demandé comment ces deux personnages ont fait pour s’entendre. "Richelieu n’était pas le ministre que Louis XIII aurait aimé avoir, Louis XIII n’était pas le roi que Richelieu aurait aimé servir." Nous suivons donc le destin individuel puis commun du monarque souffreteux avec ce prélat ambitieux. Car le roi a beau être bègue, il n’a pas la langue dans sa poche. Il agit aussi en fin politique face à ce cardinal rusé.

Dans une société meurtrie par les guerres de Religion, nous assistons à une sorte de "malentente" constructive entre le souverain absolu et le ministre madré qui rejouent la scène du maître et du serviteur. Ce qui les a rapprochés fut la modernisation de la France jusqu’à ce qu’intervienne le tragique épisode de Cinq-Mars, le protégé de Richelieu qui devient favori de Louis XIII, dont Vigny tira un roman fameux.

Auteure d’ouvrages à succès comme Condé : le héros fourvoyé (de Fallois, 2011) ou Le procès Fouquet (de Fallois, 2013), cette historienne qui a commencé sa carrière en librairie avec La vie du cardinal de Retz (de Fallois, 1990) n’a cessé d’explorer le Grand Siècle pour en saisir les personnalités les plus marquantes. Ce qu’elle fait encore une fois avec cette prestigieuse tête d’affiche. L. L.

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