Il est écrivain, producteur, scénariste et cinéaste. Dans son dernier roman, J’ai sauvé la vie d'une star d’Hollywood, Laurent Bénégui marie les contraires: un suspens policier dans des situations rocambolesques, où Angelina Jolie est la fameuse star, jamais nommée. Un autre de ses livres, SMS, a été adapté au cinéma cette année. Entre deux parties de Scrabble, Livres Hebdo a pu lui poser trois questions sur ses goûts littéraires.

Livres Hebdo: Quel est le premier livre qui vous a marqué ?
Laurent Bénégui: L’écume des jours de Boris Vian. Parce que c’est le premier livre pour adultes que j’ai lu. C’est la découverte d’une écriture poétique et surréaliste. Je ne comprenais pas tout, c’était un peu oppressant. Et peu à peu, j’ai lu tout Boris Vian jusqu’à découvrir ses livres plus érotiques qui ont accompagnés mon adolescence. C’est un accompagnement qui a duré.
 
Livres Hebdo: Quel serait votre livre ou votre auteur culte?
Laurent Bénégui: Pour moi, le livre culte c’est Moby Dick d’Herman Melville. C’est le roman initiatique philosophique d’aventures par excellence, divinement écrit. Il fait partie des romans qui m’ont donné envie d’écrire. J’avais déjà vu le film. Et un jour quelqu’un m’a mis le livre entre les mains. Ça a été un tel choc dès les premières lignes… À chaque fois que je rencontre quelqu’un, je lui demande s’il a lu Moby Dick. C’est un des livres les plus formidables parce qu’il allie la qualité d’écriture, la profondeur de la réflexion et une vraie dramaturgie. C’est romanesque.
 
Livres Hebdo: Vous auriez un livre à offrir, ce serait lequel?
Laurent Bénégui: Il y a un livre qui n’est pas toujours facile à offrir, mais c’est un livre qui m’a fait tellement pleurer, c’est L’écriture ou la vie de Jorge Semprun. C’est un livre que j’ai déjà offert. Il n’est pas très « mainstream »: je me suis aperçu que beaucoup de gens ne le connaissaient pas. Lorsque je l’ai lu une nuit, j’ai pleuré du début à la fin. Après ça m’a donné envie de lire Primo Levi. Il y a un rapport à l’écriture particulier. Il y a la transcription de ce qu’a vécu Semprun. Il y a cette chose « formidable » qu’il lui a fallu tellement et tellement d’années pour l'écrire. C’est processus tellement vrai de toutes les écritures : il faut énormément de temps pour digérer les choses et là on est dans une « chose » très difficile à digérer. Ce n’est pas un cadeau facile.