Intelligence artificielle

La Société française des traducteurs se positionne pour une utilisation modérée des IA

La Société française des traducteurs se positionne pour une utilisation modérée des IA

La SFT s’appuie sur les résultats d’une consultation menée auprès de ses membres entre novembre et décembre 2023 et décrit des pratiques de plus en plus « préoccupantes » dans le domaine de la traduction.

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Par Léon Cattan
Créé le 13.06.2024 à 17h29

« Comme dans la fast fashion, une fast traduction ne peut concilier rapidité, qualité et bas coûts. Il faut choisir ! » Dans un document paru le 13 juin 2024, la Société française des traducteurs (SFT) tire la sonnette d’alarme.

Après avoir mené une consultation auprès de ses membres à la fin de l’année 2023, le Comité directeur du syndicat fait état de la progression de pratiques inquiétantes et de la détérioration des conditions de travail des traducteurs liés à l’emploi des intelligences artificielles génératives, basées sur de grands modèles de langage.

Les traducteurs rappellent notamment que l’essence de leur travail, l’interprétation, se concilie mal avec le fonctionnement des IA, « estimations statistiques » rapides mais faillibles : « Un locuteur natif ou un professionnel expérimenté remarquera rapidement des maladresses, des glissements de sens, voire des contresens ou encore des omissions », précise le rapport. La post-édition, qui consiste à faire corriger des traductions automatiques par des traducteurs, est une pratique de plus en plus fréquente, que 70% des membres du SFT considèrent menaçante pour leur activité et mal-rémunérée.  

Une liste de bonnes pratiques

Listant point par point les défauts des intelligences artificielles génératives, le syndicat propose ensuite une liste de recommandations à l’usage des professionnels :

  • Garder « les humains dans la boucle » pour éviter les erreurs graves, les biais et l’appauvrissement de la langue.
  • La transparence envers le public sur la provenance des traductions, mais aussi à l’égard des traducteurs concernant l’éventuelle utilisation de leur travail pour du machinelearning.
  • Des pratiques respectueuses envers les professionnels de traduction et d’interprétation.

Ces constatations rejoignent les résultats d’une étude du Symposium des traducteurs et traductrices suisses, parue le 5 mars dernier. Elle mettait en lumière le fait qu’un quart des traducteurs interrogés avaient déjà eu des propositions, de la part d’éditeurs, de post édition automatisée par l’IA.

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