François Ceard : La librairie Ruc est une librairie généraliste et populaire, qui s'adresse à tout le monde et n'accorde pas plus de place à un rayon qu'à un autre. Le magasin s'étale sur cinq niveaux avec une architecture intéressante puisqu'on retrouve la lumière du jour à tous les étages, grâce à un grand escalier central.
Quelles ont été vos premières décisions lors de la reprise ?
Nous avons conçu le magasin comme un lieu de vie et d'échanges. Le slogan de notre dernière publicité était d'ailleurs "retrouvez-vous", autour de l'idée de se retrouver soi-même et de retrouver des proches dans cet espace. Nous avons également supprimé les tables trop imposantes pour améliorer la circulation dans l'espace, et mis en place des rayonnages denses et fournis, qui constituent notre fonds. A la base de cette orientation, il y a la volonté de revenir au cœur du métier de libraire, en faisant des choix sans qu'ils soient dictés par les éditeurs ou les opérations commerciales. Et bien sûr, en étant à l'écoute du client.
Aujourd'hui, nous récoltons le fruit de notre travail en 2015, avec un chiffre d'affaires en progression de 10 à 15% chaque mois. Mon épouse et co-propriétaire nous a rejoint il y a un an et demi et a donné envie à l'ensemble de l'équipe de faire des sélections plus fermes. Nous essayons chaque jour d'inciter nos libraires à se réapproprier leur métier : ce sont eux qui font leur rayon, qui voient les représentants, qui connaissent leurs clients. Pour le futur, notre objectif est de faire de la librairie un acteur culturel de la ville. Nous aimerions donner une estrade à des associations, à des opérations, des interlocuteurs. Il faut que la librairie assume sa place dans la ville tout en donnant une visibilité au livre.