Le projet de réforme des retraites commence à inquiéter les auteurs qui prennent conscience de ses possibles conséquences pour leur situation future. Il prévoit de remplacer les 42 régimes actuels par un système universel à points dans lequel chaque euro cotisé donnera des droits à pension identiques, aussi bien pour les salariés, que pour les indépendants, fonctionnaires, professions libérales, etc.
Les artistes auteurs sont rattachés au régime général des salariés, mais la part patronale des cotisations (10,45 % au total) est remplacée par une simple contribution (1,1 %) des « diffuseurs » - soit, dans le livre, les éditeurs, salons, festivals littéraires, sociétés de gestion collectives ou établissements scolaires, qui versent des droits -, sans que le niveau de leur retraite soit amputé.
Le régime universel à points « pourrait mener à une très forte diminution de leurs prestations pour un effort de contribution plus important », alerte la caisse de retraite complémentaire des artistes-auteurs (Ircec) dans une note détaillée relayée par la Ligue des auteurs professionnels. La prise en charge de la part patronale est au cœur des interrogations, car elle bouleverserait la situation économique des auteurs comme des éditeurs. Dans un premier temps, l'Ircec demande au moins que les représentants des artistes-auteurs soient consultés, comme ceux des autres régimes, par le Haut-commissariat à la réforme des retraites.