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Pas un, mais des héritiers. A rebours du reste de l'édition en phase de concentration, la maison et librairie érotique la Musardine, fondée dans les années 1990, s'est transformée en coopérative à l'occasion du départ de son dirigeant, Claude Bard. Entérinée le 18 mars, le changement de forme légale de la Sasu à la Scop a permis aux six sociétaires de la nouvelle entité de racheter les parts au fondateur et de pérenniser la structure. La transition a été accompagnée par l'Union sociale des Scop et a été appuyée par le Centre national du livre à travers son dispositif de prêt à taux zéro.

L'ancienne directrice générale de la Musardine, Anne Hautecoeur, a été nommée gérante à l'issue de la première assemblée générale. Bien qu'extérieur à l'entreprise, Claude Bard conserve une participation dans la société, tout comme Sophie Rongiéras, fondatrice de la librairie et relectrice freelance pour le compte de l'éditeur. Sur les 8 salariés que compte la structure, 4 sont devenus sociétaires à parts égales, "avec l'espoir qu'à terme, l'ensemble des employés acquièrent ce statut", souhaite Anne Hautecoeur. La prise de participation sera également ouverte à d'autres acteurs tels que les auteurs ou les directeurs de collection.

Préserver l'indépendance

"La Musardine a toujours été une société indépendante et cette transformation nous permet de préserver cet esprit. Chacun ici est très autonome dans son rôle, même si toutes nos activités sont très liées, donc la Scop nous est apparue comme une solution qui fait sens", souligne Anne Hautecoeur. "Cette forme correspond à notre expérience de travail, très horizontale, où chacun gère son domaine d'expertise", abonde Nicolas Cartelet, responsable éditorial de la bande dessinée et du développement numérique.

En accord avec les principes de la Scop, 25% du résultat sera redistribué entre les salariés et les grandes décisions de gouvernance telles que les restructurations et le budget annuel seront votées en assemblée générale, avec une voix par sociétaire. Cette passation vient clore une période "assez rassurante" pour la Musardine, se félicite Anne Hautecoeur. Malgré la pandémie, l'entreprise affiche un chiffre d'affaires 2020 équivalent à celui du précédent exercice. Un bon résultat dû en partie à la prégnance du numérique dans les achats et à la popularité des produits érotiques lors des deux confinements.

Chaque année la Musardine et ses différents labels (la Dynamite, Media 1000, la Musardine) publient une centaine d’ouvrages. Elle revendique plus de 130000 exemplaires vendus en 2020, diffusés et distribués  par Interforum. Aujourd’hui, l'éditeur compte à son catalogue plus de 1500 titres
 

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