Polémique

La Ligue des auteurs professionnels se dit "consternée" par la décision de la Société des gens de lettres (SGDL) de porter plainte contre Joann Sfar pour diffamation, dans un communiqué envoyé à la presse le 25 mai. Elle déplore "qu’une société fondée par des auteurs pour défendre les auteurs puisse envisager d’aller en justice contre un auteur".

"La Ligue défendra le droit de parler de Joann Sfar, en particulier son droit de soutenir les luttes des auteurs et autrices, écrit l'association. La Ligue, plutôt que d’attaquer un auteur en justice, continuera, elle, de défendre tous les auteurs et autrices, leur liberté d’expression et leur droit à l’indignation", rajoute l'organisation fondée en 2018.

La SGDL a vivement réagi aux propos tenus par Joann Sfar sur France Inter, le 23 mai, dans l'émission "On n'arrête pas l'éco". Interrogé en tant que président d'honneur de la Ligue sur la situation de la filière livre au sortir du déconfinement, l'illustrateur a estimé que "des organismes comme la Société des gens de lettres […] touchent parfois d'énormes sommes d'argent qui ne vont pas aux auteurs."

« Une intervention remarquée »

Il a rajouté : "On nous a promis qu’on aurait droit à ceci, à cela. Les sommes ont été allouées aux organismes dont je viens de parler, qui sont censés les redistribuer aux auteurs et qui ne redistribuent rien du tout." Dans un communiqué faisant suite à ces propos, la SGDL a annoncé son intention de porter plainte pour diffamation contre l'artiste.

"Joann Sfar a fait une intervention remarquée destinée à défendre l’ensemble des auteurs et autrices alors que leur situation se dégrade sans cesse. Mais la SGDL n’en a retenu que ses remarques désillusionnées sur la manière dont est organisée l’aide aux auteurs, les prenant strictement pour elle", regrette la Ligue.

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