Italie

Dominique Pinchi a fermé la Librairie française de Venise, qu'il avait fondée avec Ornella Caon il y a 40 ans. Après des années de résistance face aux agences immobilières, aux magasins pour touristes et aux restaurants, sa libraire, créée en 1976, a baissé le rideau. "C'est impossible de continuer" a-t-il expliqué dans la presse locale. Le nombre de lecteurs baisse, la vente par Internet est devenue la norme et la culture française n'est plus aussi présente qu'avant. Dans un entretien à La Croix il y a deux ans, il constatait amèrement: "Je ne vends plus de dictionnaires de français! Il n’y a plus de délégué culturel français à Venise, nos auteurs contemporains ne sont pas connus, pas traduits, le message ne passe plus… "

Personne n'a voulu l'aider. La municipalité comme le gouvernement régional n'ont pas répondu à ses appels. "Les politiques ont été insensibles à nos demandes, malgré l'apport culturel de notre lieu". Un restaurant s'installera en lieu et place du magasin, signant une défaite pour la culture dans l'une des villes les plus touristiques du monde. "La ville est en train de changer et personne ne pense à protéger les sites culturels" ajoute désespéré le libraire. "De tout cela, il ne restera rien."

Mitterrand et Pivot

Située à deux pas du Campo dei Santi Giovanni e Paolo et de la basilique du même nom, la Librairie française di Caon Ornella, son nom officiel, a accueilli de prestigieux visiteurs comme François Mitterrand, Jack Lang, Bernard Pivot, Philippe Sollers ou Alain Peyrefitte.

Musicien, peintre et librairie, Dominique Pinchi a été nommé Officier des arts et des lettres par Jean-Jacques Aillagon. Il est aussi l'auteur de A quels saints se vouer?, un regard sur la peinture vénitienne de la Renaissance publié chez Tour verte en 2014. Il a également illustré l'anthologie poétique de Marc Alyn, Le dieu de sable (PHI-Ecrits des forges). Par ailleurs, il était éditeur de petits recueils de nouvelles sur Venise.

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