L’avocate de la libraire juge qu’Amazon est "indéniablement" concurrente de l’établissement, et que la "proximité géographique entre les établissements" accroît le phénomène. Qui plus est, "l’installation du casier [a été] réalisée au mépris total de la réglementation applicable" selon la juriste, qui fait valoir le non-respect des normes esthétiques applicables dans le quartier de la gare, a priori protégé par les Architectes des Bâtiments de France.
"Plaider la cause des petites librairies"
En décembre, lors de la pose du casier par Amazon, la colère d’Isabelle Colin s’était répandue dans les médias, et avait permis de sensibiliser certains clients du géant du e-commerce. "C’est clair que je ne me bats pas contre le géant Amazon et son style de commerce à grande échelle, déclare Isabelle Colin à Vosges matin. J’entends simplement plaider la cause des petites librairies qui comme nous font ce qu’elles peuvent pour résister et apporter un service de qualité et de conseil aux lecteurs. Et ce casier installé devant mon commerce sans autorisation n’a pas à être là."
Depuis 2011, Amazon a lancé ses consignes automatiques, appelées Locker, pour permettre à ses clients de retirer leurs commandes. En France, elle a déployé ses casiers dans des centres commerciaux et supermarchés (Auchan, Leclerc, Match, G20) avant de signer en juin dernier un partenariat avec Gares & Connexions, filiale de la Sncf. 980 gares sont ou seront équipées avec ce point de collecte accessible tout le temps.